Une proposition de loi visant à n’autoriser la candidature à la présidentielle qu’aux seuls Congolais nés de père et de mère congolais a été déposé au parlement ce jeudi 08 juillet 2021. Certes, les réactions de la classe politique congolaise n’ont pas tardé, quelques heures après le dépôt de ladite proposition par le député Nsingi Pululu ; la loi dite Tshiani.
Des nombreux analystes et acteurs politiques de la République Démocratique du Congo estiment que cette loi vise à écarter certains leaders politiques de la course à la présidentielle de 2023.
Voici, entre autres, ce qui face dans la proposition de la loi Tshiani :
« Pour des raisons de loyauté et de fidélité à la nation congolaise, l’exercice de la fonction de président de la République, de président de l’Assemblée nationale et du Sénat n’est réservé qu’aux seuls Congolais nés de père et de mère ».
Cette disposition, qui figure dans l’article 24 de cette loi initiée par un ancien candidat à la présidentielle de 2018, l’économiste Noël Tshiani, provoque des forts remous au sein de l’Union sacrée de Félix-Antoine Tshisekedi.
D’aucuns pensent que cette loi vise la personne de Moise Katumbi, président du parti Ensemble pour la République, lui qui est né d’une mère congolaise et d’un père grec Nissim Soriano, qui avait fui entre les deux guerres mondiales l’île de Rhode alors contrôlée par l’Italie fasciste, pour s’établir au Katanga.
Dans la foulée, on note des réactions des Katumbistes qui semblent avoir tout compris des non-dits de cette proposition de loi.
« Si on annonce une candidature à une élection deux ans et demi avant l’échéance, et que l’on commence déjà à envisager l’élimination des candidats, c’est un problème », a déclaré Olivier Kamitatu, porte-parole de Moise Katumbi, faisant allusion à Felix Tshisekedi.
Peter Kazadi, de son coté, semble être étonné.
« Le président Tshisekedi avait tous les moyens de laisser Katumbi en exil, mais il a tout fait pour qu’il revienne, contre la volonté de Kabila, et maintenant que nous sommes en coalition, il voudrait l’éliminer de cette manière ? », Peter Kazadi
Chez nos confrères de Jeune Afrique, Olivier Kamitatu a déclaré sans ambages que soit la loi Tshiani ou ensemble pour la République dans l’unin sacrée.
« Là, nous risquons de franchir la ligne rouge. La mise à l’ordre du jour de l’Assemblée d’une telle proposition constituerait un point de non-retour. Soit cette proposition est retirée, soit nous nous retirerons de l’Union sacrée », a-t-il dit.
Précisons que lors du dépôt de cette proposition de loi, le député Nsingi Pululu a déclaré que celle-ci a déjà requis le soutien de plus de 260 députés sur les 500 que compte l’Assemblée nationale.
Rédaction