Rédaction Depuis plusieurs années, la province du Sud-Kivu, riche en ressources naturelles telles que l’or, le coltan et le cobalt, est en proie à une exploitation illicite des minerais qui alimente la violence, la corruption et des violations massives des droits humains. Dans ce contexte, deux femmes leaders de la province, Béatrice Nanvano, députée provinciale élue de Walungu, et Me Nene Bintu, Présidente du Bureau de Coordination de la Société Civile, font face à des menaces de mort pour leur rôle courageux dans la lutte contre ces pratiques criminelles.
Au cours d’une conférence de presse tenue ce mercredi 29 Janvier à Bukavu, leur engagement pour dénoncer l’exploitation illégale des minerais au Sud-Kivu par des femmes de la province ; toutes tendances confondues. Ces femmes ont par ailleurs dénoncé avec véhémence l’insécurité dans laquelle vivent ces femmes pour leur engagement citoyen.
« Béatrice Nanvano, qui a initié des enquêtes sur le pillage des ressources naturelles par des citoyens chinois dans le territoire de Walungu, vit aujourd’hui dans un climat d’insécurité constant. Elle est menacée de mort par divers groupes intéressés par le statu quo et la poursuite des activités minières illégales. Selon ses proches, elle se sent constamment en danger, sans savoir où chercher refuge », a confié Madame Julienne Baseke, coordonnatrice de AFEM Sud-Kivu.
D’autre part ; « malgré les efforts de Me Néné Bintu pour protéger les ressources de la province, elle aussi fait face à des menaces de mort. La confiscation de 10 lingots d’or et de 400.000$ américains par les autorités de Bukavu a déclenché une vague de répression contre les femmes qui osent défier les puissants réseaux d’exploitation minière ».
Face à cette insécurité croissante, les femmes du Sud-Kivu, toutes tendances confondues, ont exprimé une solidarité sans précédent envers ces deux leaders. Dans leur déclaration, elles ont formulé des recommandations urgentes pour la sécurité de ces deux femmes, afin de garantir qu’elles puissent poursuivre leur combat sans craindre pour leur vie.
Les femmes du Sud-Kivu demandent aux autorités compétentes de mettre en place des mesures de protection pour Béatrice Nanvano et Me Nene Bintu, qui sont des cibles évidentes de groupes armés et d’intérêts économiques puissants. « Il est crucial que la sécurité de ces leaders soit assurée, particulièrement en période de tensions liées à la balkanisation de l’Est de la RDC et à la lutte pour les ressources naturelles », estiment-elles.
Les femmes demandent également qu’un dispositif de surveillance soit installé autour de ces deux femmes afin de prévenir toute tentative Elles exigent des autorités judiciaires et sécuritaires qu’elles rendent des comptes sur les menaces qui pèsent sur ces leaders et qu’elles identifient les responsables de ces intimidations.
Au-delà de la protection de ces femmes, cette dynamique appelle à un renforcement des mécanismes de protection des droits humains dans la province du Sud-Kivu et dans la partie Est de la RDC en général. Cela inclut la création d’unités spéciales pour traiter les menaces pesant sur les activistes locaux, en particulier les femmes, qui sont souvent les premières à défendre les droits de leurs communautés face aux puissances économiques et militaires.
Espoir KAMBA
