Des déplacés installés au site de Butale en territoire de Fizi dans le fin-fond de la province du Sud-Kivu lancent un SOS aux autorités congolaises et organisations humanitaires sur leur situation.
Dans une interview exclusive accordée à LABEUR.INFO ce 22 février 2023, Isowa Amisi, Représentant de ces déplacés, indique qu’ils sont environ cinq milles personnes qui ont quitté leurs milieux; fouillant des affrontements entre communautés et groupes armés.
Celui-ci indique que certains ont quitté Nyunzu, les Hauts-plateaux de Minembwe et Nganja à Fizi. D’autres du Maniema et même du Nord-Kivu pour chercher réfuge à Butale.
“La vie est difficile ici (dans le site). Nous n’avons pas à manger. C’est vrai, nous venons de recevoir des jetons pour obtenir les médicaments et nous remercions cette action bien que, seuls les médicaments ne suffisent pas. Nous manquons des bâches pour nous abriter et c’est un grand problème pour nous. Même pour ceux qui sont dans les maisonnettes, le problème de couverture se manifeste. Pour avoir la possibilité de se payer à manger c’est très difficile”, a confié Isowa Amisi à l’envoyé spécial de LABEUR.INFO à Butale.
De ce fait, notre source lance un SOS aux hommes de bonne volonté pour leurs venir en aide en ce moment critique.
“C’est sûr que les routes sont délabrées et arriver ici demande beaucoup d’efforts. Par ailleurs, nous demandons à ceux qui ont la possibilité de faire quelque chose, d’intervenir à notre faveur. Chacun selon sa possibilité. L’urgence pour nous c’est de trouver à manger, où s’abriter et quelques objets ménagers”, a-t-il ajouté.
Cette situation affecte particulièrement les enfants. La plupart n’étudie plus, ils passent plusieurs jours sans manger correctement.
“Il y’a beaucoup de maladies enregistrées dans ce site et les enfants ne sont pas à l’abri. Ils perdent du poids du jour au lendemain, avec plusieurs risques de tomber dans la malnutrition”, a renchéri Isowa Amisi.
Sur place, l’organisation International Medical Corps, IMC, a installé une clinique mobile pour répondre aux problèmes de santé.
Par ailleurs, les besoins restent nombreux et se posent avec acuité. Ces déplacés vivent dans des abris transitoires en pailles, sans meubles, sans couverture, sans porte et sans toilettes. Pour se soulager, ils sont obligés de parcourir plus de 500 mètres à la recherche des toilettes.
De passage dans ce site, le Chef du Programme éducation au sein de l’Unicef Sud-Kivu et Maniema s’est entretenu avec ces sinistrés.
“Nous les avons vus et écoutés. A notre niveau, allons approfondir la question sur tous les plans et comprendre à fond leur situation. Ceci auxfins de réfléchir avec d’autres partenaires sur des réponses d’urgence qui peuvent être trouvées”, a confié Emmanuel Tshibangu.
Rédaction