On observe actuellement la montée en puissance du phénomène des influenceurs et influenceuses sur les réseaux sociaux, avec plusieurs dérapages.

Labeur Info s’est rapproché de Christian Nzuzi Lukoki, écrivain congolais, pour discuter de cette question.

Selon lui, en se référant au célèbre “Wiktionnaire” de WIKIPÉDIA, et en tenant compte de la culture de l’univers numérique, “un(e) influenceur(se) du Web est une personne qui, grâce à sa notoriété, son statut, sa position ou son exposition médiatique, est susceptible d’être un point focal, un relais d’opinions. Elle est capable de capter l’attention, de susciter de l’intérêt, de créer un besoin, bref, d’influencer les habitudes des consommateurs dans une perspective marketing.”

“Le plus souvent, l’influenceur(se) est sollicité(e) par plusieurs marques, entreprises ou sociétés en vue de faire passer des publicités, des messages à sa communauté d’abonnés, de followers et de likes. L’influenceur(se) travaille essentiellement sur les réseaux sociaux. Comme son nom l’indique, il/elle influence son public via ses comptes Facebook, Instagram, TikTok ou sa chaîne YouTube. En Afrique en général et en RDC en particulier, de nombreuses personnes œuvrent dans ce secteur ultra populaire en tant qu’influenceur(se). Pour éviter une généralisation abusive et sélective qui consisterait à mettre tout le monde dans le même sac, et par honnêteté intellectuelle, il faut d’emblée admettre que certains influenceurs(ses) font leur travail avec un professionnalisme et une créativité vraiment appréciables. Cela se traduit par la courtoisie de leur langage, la qualité des contenus commerciaux, récréatifs et surtout éducatifs qu’ils mettent à la disposition de leurs chers abonnés. Ces compatriotes-là méritent sincèrement un soutien, des applaudissements et des encouragements de la part de tous.”

Ce chercheur fait savoir qu’à l’inverse, en analysant objectivement la sémantique et même la thématique des contenus de nombreux autres influenceurs(ses) vrais ou autoproclamés, on en vient à se questionner si ces individus, pour la plupart jeunes, connaissent réellement leur rôle ainsi que les fondamentaux régissant ce métier d’un type nouveau.

Cette interrogation est tout à fait légitime au vu des innombrables dérapages observés ici et là, et du constat amer à travers lequel les internautes sont abasourdis et ahuris en s’apercevant que les réseaux sociaux ont été visiblement transformés en un terrain de prédilection, un haut lieu où des individus passent le clair de leur temps à se quereller, à insulter, à invectiver, à humilier, à tourner en ridicule leurs adversaires, bref, à véhiculer des vices et toutes sortes d’antivaleurs ! Que c’est pathétique.

D’autres ont fait de ces espaces numériques des vitrines d’étalage, d’exhibitionnisme, de “m’as-tu-vu” où ils/elles viennent afficher leur corps et leurs possessions matérielles (vêtements, chaussures, voitures, maisons, etc.).

Vu sous l’angle éthique et éducatif, certains propos, débats, images, tenues vestimentaires, et certaines polémiques futiles et inutiles dont les paisibles abonnés sont abreuvés, sont sincèrement trop vulgaires, puérils, décevants, voire choquants…

Ils permettent bien évidemment de se faire une idée assez précise du niveau d’éducation, d’instruction et de professionnalisme de certains de ces pseudo-influenceurs(ses). Ces derniers oublient apparemment que les milliers voire les millions d’abonnés qui les suivent sur les réseaux sociaux sont de différents âges, religions, cultures, éducations et appartiennent à diverses catégories sociales. Certains de leurs “fans” sont mieux positionnés socialement et de loin plus avertis scientifiquement que certains de ces prétendus influenceurs(ses) qui les abreuvent quotidiennement de contenus analphabétisants, abrutissants et régressifs. Les abonnés ne sont pas ces gamins, ces idiots ou ces illettrés à qui l’on peut raconter n’importe quelle futilité.

Bien au-delà de l’aspect marketing et mercantile visant la promotion et la vente des produits, ceux ou celles qui se disent influenceurs ou influenceuses doivent être conscients et réaliser qu’ils sont de facto des personnages publics, des leaders d’opinion dont les propos et les comportements sur les réseaux sociaux peuvent avoir un impact positif ou néfaste sur la société. Voilà qui les contraint à un devoir pédagogique d’exemplarité.

Pour cette raison particulière, les professionnels des réseaux sociaux sont invités à adopter un certain standard de langage et de comportement. Cela implique un sens élevé d’éthique et de professionnalisme les poussant à s’autocensurer, à se livrer à une saine autocritique, à analyser minutieusement leurs contenus avant de les mettre à la disposition du public.

Et il revient aux autorités compétentes de veiller au grain, en régulant ce secteur, en encourageant les vrais influenceurs(ses) tout en sanctionnant ceux ou celles dont les contenus reflètent une forme de “délinquance” numérique résultant d’un éventuel déficit professionnel, éthique et peut-être éducationnel.

Il en va, en tout cas, de l’intérêt général et particulièrement de nos adolescents, ces natifs digitaux “atteints” de chronophagie et qui passent souvent d’innombrables heures à naviguer, ou plutôt à s’abrutir, en suivant certains soi-disant influenceurs(ses) qui s’avèrent être des individus déséquilibrés à la moralité douteuse et en mal de vedettariat.

Par Christian Nzuzi Lukoki, écrivain congolais

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