Depuis le déclanchement de l’invasion russe en Ukraine, les conséquences sont innombrables tant en Ukraine, en Russie que partout en ailleurs. La République démocratique du Congo n’est pas à l’abri de cette calamité.
Dans la province du Sud-Kivu, le secteur économique est le plus touché. Le prix de plusieurs produits de première nécessité est revu à la hausse.
C’est notamment celui des denrées alimentaires, celui du carburant et cela avec une rareté remarquable sur le marché.
Une situation qui met en alerte les acteurs de la société civile qui, depuis plus d’une semaine alertaient déjà les autorités afin de s’impliquer quant à ce.
« La Nouvelle Dynamique de la société civile du Sud-KivuKivu dénonce la hausse des prix des denrées alimentaires dans plusieurs marchés de la province du Sud-Kivu. C’est à l’exemple du Marché central de Kadutu à Bukavu, le marché de Mudaka à Kabare, le marché de Mugogo à Walungu, le marché de Kamituga etc. Un sac de 25 kg de farine qui coûtait 18 dollars coûte aujourd’hui 20 dollars, 20 litres d’huile qui coûtait 30 dollars coûte aujourd’hui 50 dollars, 1 sac de sucre qui coûtait 42 dollars coute aujourd’hui 60 dollars. Voilà pourquoi, la NDSCI Sud-Kivu interpelle la conscience des autorités pour aider la population de la province du Sud-Kivu en baissant le prix des denrées alimentaires », peut-on lire dans cette note d’alerte signée par Wilfried HABAMUNGU porte-parole provincial adjoint NDSCI Sud-Kivu.
De son coté, Paulin BISHAKA BALYA, estime que cette situation est inévitable dans la conjoncture économique actuelle au monde suite à la guerre entre la Russie et l’Ukraine.
Économiste de formation et opérateur économique, il affirme que les produits pour lesquels le prix est revu à la hausse sont nécessairement ceux importés principalement de ces deux pays. C’est par exemple, le céréal et ses dérivées, le carburant et bien d’autres.
« La raison la plus plausible, c’est la guerre en Ukraine actuellement. Vous savez que l’Ukraine est le premier pays exportateur de l’huile végétale, et la Russie est un grand exportateur de l’hydrocarbure notamment le pétrole et le gaz. Le céréal étant une des matières stratégiques au niveau mondial. Donc quand le céréal se ratifie, son prix hausse et ça entraine directement la hausse d’autres produits au niveau du marché mondial. Et c’est ce que nous sommes entrain de vivre aujourd’hui », explique notre source.
Une situation qui va certainement persister car le pays dépend à un grand pourcentage de l’étranger en terme de ravitaillement en produit de première nécessité.
“C’est suite à la faible production et au manque d’infrastructures permettant d’écouler les marchandises de l’intérieur vers la ville”, a-t-il martelé.
Pour mettre fin à cette situation, Paulin BISHAKABALYA préconise à long terme l’ouverture au marché interne et à court terme, la déduction fiscale et la facilitation de l’importation.
« Ce qui devrait être fait par un gouvernement responsable, c’est d’abord se tourner vers le marché intérieur en améliorant les voies d’accès vers les zones de production. Les autres mesures ce sont les mesures d’accompagnement des prix à travers la déduction fiscale et la facilitation des importations. Face à une hausse généralisée au niveau mondial les commerçants ont tendance à fixer le prix sans tenir compte de la marge bénéficiaire. Donc il faut que les officiers du ministère des finances qui fixent le prix puissent être sur le marché pour voir si les gents vont continuer de respecter la grille des prix », rappelons que c’est depuis le 24 février dernier que le président russe avait déclaré la guerre contre l’Ukraine.
Vladimir Poutine avait justifié sa position par le souci de défendre l’intégrité de son pays qui, selon lui, est menacée par la tentative de l’intégration de l’Ukraine à l’OTAN.
Frédéric BAGALWA