Alors que le monde célèbre la Journée mondiale de la radio ce 13 février, ce média demeure un pilier essentiel de l’information, notamment en période de conflit. À l’Est de la République Démocratique du Congo, en proie à une guerre dévastatrice, la radio joue un rôle crucial dans la transmission d’informations fiables. Cependant, elle fait face à de nombreux défis, notamment les menaces contre les journalistes et la montée en puissance de la désinformation sur les réseaux sociaux. Une analyse de Labeur.info de ce Jeudi 13 février 2025, met en lumière ces enjeux et les dangers qui pèsent sur l’information dans un contexte de crise.
La radio, un phare dans la tempête de l’insécurité
Dans les provinces de l’Est, où la guerre a détruit une grande partie des infrastructures et limité l’accès à Internet, la radio reste le principal canal d’information. Elle informe les populations sur l’évolution de la situation sécuritaire, les alertes humanitaires et les décisions politiques. Grâce à son accessibilité, même dans les zones les plus reculées, elle permet aux habitants d’être connectés à la réalité de leur pays.
Mais cette mission d’information s’effectue dans des conditions extrêmement difficiles. Les journalistes sont exposés à des menaces permanentes : agressions, intimidations, arrestations arbitraires et parfois même assassinats. Certains ont dû fuir leurs zones de couverture, tandis que d’autres pratiquent l’autocensure par peur des représailles.
Quand les réseaux sociaux transforment l’information
Si la radio s’efforce de diffuser des informations vérifiées, les réseaux sociaux deviennent souvent un terrain fertile pour la désinformation. Dans un contexte de guerre, les fake news se propagent rapidement, influençant l’opinion publique et aggravant les tensions intercommunautaires.
Les manipulations sont multiples : fausses annonces de victoires militaires, vidéos trafiquées, discours de haine ou encore fausses accusations contre certains groupes. Malheureusement, ces contenus viraux sont parfois repris par des médias peu rigoureux, contribuant à la confusion générale.
Une opportunité pour les ennemis de la paix
Les groupes armés et certains acteurs politiques exploitent cette faille pour semer la peur et le chaos. En diffusant des informations erronées ou en discréditant les médias professionnels, ils affaiblissent encore davantage un tissu social déjà fragilisé. Dans ce contexte, la banalisation de la désinformation devient une véritable arme stratégique.
Quel avenir pour la radio en temps de guerre ?
Pour que la radio conserve son rôle fondamental d’information et de sensibilisation, plusieurs actions s’imposent :
Protéger les journalistes en renforçant les dispositifs de sécurité et les cadres légaux.
Former les professionnels des médias à la vérification des faits et aux techniques de couverture en zone de conflit.
Éduquer la population aux médias pour lui permettre de distinguer les informations vérifiées des manipulations.
À l’Est de la RDC, où la guerre redéfinit les rapports de force, la radio demeure une arme puissante contre la désinformation et un rempart pour la vérité. Mais sans protection accrue des journalistes et une lutte efficace contre les fausses informations, elle risque d’être noyée dans le tumulte d’une guerre où l’information elle-même devient un champ de bataille.
Pacifique MULEMANGABO