Ce jeudi 28 novembre 2024, les structures de la société civile, les autorités locales et la population de Kamanyola, dans le territoire de Walungu, Sud-Kivu, se sont réunies en assemblée générale extraordinaire pour examiner les causes de l’insécurité persistante et proposer des stratégies pour renforcer le système sécuritaire.
Pour Buchekabirhi Mugobozi Jean-Claude, habitant de Kamanyola ayant participé à l’assemblée, la résurgence de l’insécurité témoigne d’une défaillance dans l’organisation sécuritaire :
« Aujourd’hui, les cas d’insécurité montrent clairement que le système sécuritaire a perdu de son efficacité. Une division est observable entre les différents services de sécurité à Kamanyola, notamment les wazalendo, les jeunes volontaires patrouilleurs, les FARDC et la PNC. Cette situation de chevauchement et de concurrence alimente l’insécurité. Les autorités locales doivent intervenir pour rationaliser ce système en éliminant certains services », a-t-il déclaré.
Buchekabirhi a également proposé des mesures spécifiques :
« Les wazalendo devraient être écartés du système sécuritaire de Kamanyola. Il est également crucial de recréer un cadre de collaboration efficace entre les autres services de sécurité, comme cela se faisait auparavant. Nous suspectons que les récents cas de vols, dont certains impliquent des coopératives d’épargne et de crédit, ont bénéficié de complicités internes parmi les forces de sécurité. Il est donc impératif d’identifier les étrangers récemment arrivés à Kamanyola et de condamner fermement les responsables de banditisme. »
De son côté, Bisimwa Birindwa, coordonnateur territorial de la Nouvelle Société Civile Congolaise (NSCC) dans le territoire de Walungu, a salué l’engagement des habitants :
« Nous remercions sincèrement la mobilisation des citoyens qui ont apporté leur contribution pour améliorer la sécurité sociale à Kamanyola. Depuis 2018, plusieurs cas de dérives sécuritaires ont été signalés, dont les récents cambriolages dans des coopératives d’épargne et de crédit. Pour concrétiser toutes les recommandations, il est essentiel que tout le monde s’implique. La sécurité est une affaire collective, et les autorités locales doivent intensifier leurs efforts pour encourager la collaboration entre les services de sécurité », a-t-il souligné.
Les discussions ont mis en lumière la nécessité de repenser le système sécuritaire à Kamanyola afin de restaurer la confiance entre les habitants et les forces de sécurité. Une meilleure coordination et une implication accrue des autorités locales pourraient constituer des leviers essentiels pour ramener la paix et la stabilité dans cette entité en proie à une insécurité grandissante.
Par Christian BUNANI