Le quartier spécial de la prison centrale de Bukavu encaisse 15.000$ chaque mois comme frais prélevés aux détenus pour éviter la torture et autres traitements cruels dégradants.
Cette révélation est contenue dans un rapport publié par le Partenariat pour la Protection Intégrée, PPI en sigle.
Selon ce rapport, le quartier général de la prison centrale de Bukavu enregistre au-moins 50 détenus par mois et chaque détenu doit payer entre 250 et 300$ pour qu’il ne soit pas soumis à la torture.
Les calcules démontrent que chaque mois, le quartier général encaisse 15.000 USD.
Selon Pascal Mupenda, directeur des programmes au sein de PPI, ce fonds profite au capita général qui est considéré comme le président des détenus, et qui fait la loi dans cette maison carcérale.
Il indique que le Directeur de la prison et certaines autorités de la justice auraient aussi une part dans ce fonds.
« Le détenu qui ne paie pas ces frais d’installation et autres frais comme les frais de la cellule, frais de visite,… est soumis à certaines pratiques cruelles, soit à la torture », lit-on dans ce rapport.
Pascal Mupenda ajoute que le percepteur de ces frais n’est pas un détenu.
Selon leurs enquêtes, c’est « un agent » qui serait placé dans ce lieu de détention par certaines autorités politiques pour cette fin.
Le PPI plaide pour l’instauration de l’autorité de l’Etat dans cette maison carcérale en supprimant ce gouvernement de capita général.
Il salue, par ailleurs, le remplacement du directeur de la prison centrale de Bukavu et invite les autorités judiciaires à s’imprégner de cette situation pour restaurer de l’ordre dans cette maison carcérale.
Il propose que les enquêtes soient menées et que les auteurs subissent la rigueur de la loi.
Disons que cette étude a été menée par le PPI en partenariat avec la Caritas Bukavu et s’est étendue dans plus de 30 maisons carcérales répandues sur toute l’étendue de la province du Sud-Kivu.
Christian KAHASHA