Le ministre de la Justice et Garde des Sceaux, Constant Mutamba, a annoncé la libération de 421 détenus de la prison centrale de Makala lors d’une cérémonie tenue le samedi 27 juillet 2024. Cette mesure fait partie d’une opération visant à désengorger cette prison, qui est confrontée à une surpopulation sévère.
Depuis le 3 juillet, plus de 1 283 prisonniers, dont beaucoup étaient incarcérés illégalement, ont été libérés. « Depuis le 3 juillet, nous avons libéré plus de 1 283 prisonniers détenus illégalement. Aujourd’hui, nous avons accordé la libération conditionnelle à 421 condamnés ayant satisfait aux conditions requises », a déclaré le ministre.
Constant Mutamba a précisé que les efforts de désengorgement continueront avec la signature hebdomadaire d’arrêtés de libération conditionnelle. De plus, il a annoncé la mise en place d’une circulaire demandant aux magistrats du parquet de ne plus transférer systématiquement les prévenus à Makala, sauf en cas de nécessité grave.
« Mon objectif est de désengorger la moitié de la prison centrale de Makala. Chaque semaine, je signerai des arrêtés de libération conditionnelle et je publierai une circulaire afin que les magistrats ne transfèrent plus tous les prévenus à Makala. Les cas de litige pourront être réglés directement depuis les cachots, et seuls les cas graves seront transférés à Makala », a-t-il ajouté.
Cependant, les prisonniers condamnés pour détournement de fonds publics sont exclus de cette mesure. Selon le ministre, ces individus devront subir des confiscations de biens, dans le cadre de la lutte contre la délinquance économique et financière.
Par ailleurs, C. Mutamba a annoncé la construction d’une nouvelle prison moderne à Kinshasa pour répondre à la demande croissante de places carcérales. « Avec près de 15 millions d’habitants à Kinshasa, il est normal que la population carcérale augmente. Nous avons déjà identifié un site pour cette nouvelle prison », a-t-il précisé.
Suite à sa visite à la prison centrale de Makala début juillet, le ministre a constitué une commission de désengorgement, qui a déjà établi une liste de prisonniers éligibles à la libération conditionnelle, conformément à la législation en vigueur.
La prison de Makala, conçue pour accueillir 1 500 détenus, en compte actuellement plus de 15 000, ce qui soulève des préoccupations concernant les conditions de détention et le respect des droits humains.
Espoir KAMBA