Le professeur Espoir Bisimwa Basengere fustige l’absence de la politique de lutte contre les maladies qui ravagent des plantes et la non conservation des fruits de la recherche comme solution à certains problèmes
Cet Enseignant d’agronomie dans plusieurs universités de la RDC et Secrétaire Général Académique de l’Institut Supérieur de Développement Rural, ISDR/Bukavu, a fait cette révélation au cours d’un entretien avec labeur.info.
Il regrette de constater qu’à ce jour, il n’y a aucune stratégie mise en œuvre par le gouvernement congolais pour combattre efficacement les maladies qui attaquent les plantes depuis des décennies.
« Nous sommes frappés par plusieurs maladies dont le wilt bactérien qui ravage plusieurs milliers d’hectares des bananiers, les chenilles légionnaires qui affectent les mais, la striure ainsi que la mosaïque du manioc sont des problèmes réels auxquels font face les agriculteurs », déclare-t-il.
Une situation qui justifie la sous-alimentation dont est victime plus de la moitié de la population congolaise malgré les 80.000 hectares des terres arables dont dispose le pays Patrice Emery Lumumba.
« Déjà entre les années 1990 et 2000 nous avions connu beaucoup d’épidémies dans le pays et l’une des solutions qui étaient envisagées, c’est la mise sur pied des variétés résistantes qui pouvaient aider à contenir ces maladies. Malheureusement le dossier est enterré et personne n’y pense ; par conséquent le problème persiste », déplore ce spécialiste en maladies des plantes.
Le Professeur Espoir Bisimwa Basengere déplore, par ailleurs, ce qu’il qualifie de « thésaurisation des problèmes » par les parties impliquées dans l’agriculture et tous ses corollaires pour la gestion durable des solutions issues de la recherche scientifique.
« Les chercheurs ont déjà proposé des solutions, les agents techniques sont régulièrement payés par l’Etat, les partenaires et bailleurs de fond interviennent en cas d’urgence mais le problème persiste toujours parce que seulement le gouvernement n’a défini aucune politique de gestion et de riposte contre les problèmes phytosanitaires », regrette ce consultants dans plusieurs ONG nationales et internationales.
Espoir Bisimwa Basengere propose la définition d’une politique agricole claire visant, non seulement, à mettre du sérieux dans ce secteur mais aussi et surtout à bien répondre aux besoins primaires de la population « manger à leur gré et faire face au problème nutritionnel ».
Frédéric Bagalwa