« Nous nous posons même la question de savoir si ça vaut la peine de continuer à garder la Mission des Nations-Unies pour la Stabilisation du Congo, MONUSCO, sur notre territoire ». Cette phrase peut ne pas attirer l’attention de plus d’un congolais lors qu’elle est prononcée par un citoyen ordinaire sans aucune responsabilité politique. Par curiosité, il s’agit des premiers mots du président de la chambre haute du parlement à son arrivée à Goma ce vendredi 15 juillet 2022.
« Ils sont plus de vingt mille hommes depuis plus de 22 ans et on n’a pas la paix », se plaint Modeste Bahati Lukwebo devant la presse de Goma.
Cette déclaration renseigne-t-elle que le Président de l’Alliance des Forces démocratiques du Congo, AFDC, et ancien collaborateur de Joseph Kabila, n’arrive pas à faire valoir son point de vue, dans l’union sacrée, par rapport à la question sur le maintien ou non de la mission onusienne sur le territoire congolais ?
Un appel au secours lancé par le patron du Sénat
« Je pense qu’il est grand temps que nous puissions nous assumer », confie-t-il. Par ailleurs, de qui parle-t-on ? et/ou de qui se moque-t-on ?
Une phrase susceptible de plusieurs interprétations dont celle d’un aveu d’échec ; « le peuple se fait représenter par ses élus ». Et plus loin, « de quelle prise en charge parle-t-on ? », s’interroge un observateur sans réponse précise.
« Le Président du Sénat a tout simplement raté sa communication. En homme d’Etat, il devrait agir et non se plaindre comme le ferait n’importe quel citoyen dépourvu des pouvoirs d’agir », analyse un observateur qui s’est confié à LABEUR.INFO.
A une année des échéances électorales en RDC et à quelques mois de l’expiration du mandat de la MONUSCO en RDC, « pouvons-nous s’attendre à des actions concrètes ? » et/ou s’agit-il d’un discours opportuniste au vu des enjeux électoraux ?
Certes, plus d’un congolais s’interroge sur le bilan de la MONUSCO sur le territoire congolais plus de vingt ans déjà ?
« (…) les priorités stratégiques de la MONUSCO sont de contribuer à : assurer la protection des civils, à appuyer la mise en œuvre de l’accord du 31 décembre 2016 et du processus électoral afin de contribuer à la stabilisation de la République démocratique du Congo », disent les textes.
Sur terrain c’est amer !
Depuis des décennies, des cycles des guerres infernales, des tueries et massacres en répétition sont enregistrés à Beni au Nord-Kivu et à Irumu en Ituri, deux provinces de l’est de la République démocratique du Congo.
Ce constat partagé par le Chef du bureau de la chambre haute du parlement présage-t-il la non prolongation de la mission de la MONUSCO sur le territoire congolais en décembre prochain ?
« Dans la résolution 2556 (2020), le Conseil de sécurité a décidé de prolonger d’un an, soit jusqu’au 20 décembre 2021, le mandat de la Mission de l’Organisation des Nations Unies pour la stabilisation en République démocratique du Congo (MONUSCO) ».
Comme dit ci-haut (Cette phrase peut ne pas attirer l’attention de plus d’un congolais lors qu’elle est prononcée par un citoyen ordinaire sans aucune responsabilité politique), comme c’est celle de Bahati Lukwebo (grand ténor de l’Union sacré de Félix-Antoine Tshisekedi ; la « partie ne fait que commencer ».
Espoir KAMBA