Le Partenariat pour la Protection Intégrée (PPI) et Integrated Refugee Organization (IRO) ont publié, ce mercredi 26 février 2025, un rapport de recherche inédit sur la coupure d’Internet, la censure et la surveillance numérique en République Démocratique du Congo. Cette publication s’est faite lors d’une réunion en ligne rassemblant des experts en droits numériques, journalistes, défenseurs des droits humains, organisations de la société civile et acteurs des médias.
Contrairement aux élections de 2018, le rapport révèle qu’aucune coupure d’Internet ni censure directe n’a été observée lors des élections générales de décembre 2023. Cependant, les citoyens ont subi des formes de surveillance et des pressions affectant leur liberté d’expression en ligne.
Jonathan Magoma, Directeur exécutif de PPI, précise que l’étude met en lumière l’usage de la surveillance des plateformes, le filtrage de contenus et la collecte de métadonnées durant cette période.
Il souligne que même en l’absence d’une coupure d’Internet, les intimidations et harcèlements numériques ont restreint la liberté d’expression des citoyens.
Si la connectivité a été maintenue, seulement 28,9 millions de Congolais sur une population de plus de 100 millions ont eu accès à Internet, un chiffre alarmant.
Le rapport dénonce les coûts élevés des services de télécommunications et la mauvaise qualité des infrastructures, limitant fortement l’accès à une connexion stable et abordable pour tous.
Face à ces défis, PPI et IRO appellent le gouvernement congolais à : “réglementer les fournisseurs d’accès à Internet pour garantir des tarifs plus abordables et uniformes, améliorer les infrastructures pour assurer une connexion de qualité sur l’ensemble du territoire”.
Les organisations de la société civile, quant à elles, sont invitées à collaborer avec la communauté internationale afin de dénoncer et prévenir toute violation du droit à l’information et à Internet.
Précisons que ce rapport s’inscrit dans le cadre du projet “documenter et prévenir le contrôle de l’information pendant la période électorale en RDC”, financé par Open Technology Fund (OTF). Il met en lumière les nouvelles formes de restrictions numériques et souligne l’urgence d’un engagement collectif pour un Internet libre, sécurisé et accessible à tous en RDC.
Ignace B.