Dans le groupement de Kalonge,  territoire de Kalehe en province du Sud-Kivu, le mot « Cinyama » est actuellement associé au mot « enfer » ou « souffrance extrême » par les habitants de cette partie de ce territoire.

Tout est parti d’un système mis en place par certains Chefs traditionnels dans plusieurs villages de Kalonge pour tester les personnes accusées de sorcellerie par la communauté et dont les femmes sont les plus concernées.

Ce test coutumier  appelé « Cinyama » ou « Kabi » par les communautés, consiste à bouillir de l’eau jusqu’à 100° et y introduire la main (généralement droite) de la personne soupçonnée avoir trempé dans la pratique de sorcellerie.

« Si la main de la cible résiste au test et sort intacte c’est-à-dire qu’elle n’est pas sorcière et au cas où la main sortait brûlée, elle est proclamée sorcière et exposée aux griffes des gardiens de la tradition », c’est ce qu’indique le groupe d’alertes précoces, GAP, mis en place par l’Association des Femmes des Médias, AFEM, dans le groupement de Kalonge.

Selon son rapport, les femmes dont l’âge varie entre 40 et 80 ans sont les principales victimes de ce phénomène. Pour échapper au test, la seule voie est de payer l’amende aux Chefs coutumiers, laquelle varie aussi entre 3 et 5 chèvres.

« La femme accusée de sorcière ayant peur de cette eau parviennent à payer 3 à 5 chèvres pour échapper audit test. Cinq villages de Kalonge à savoir Rambo, Cifunzi, Fendula, Mule et Caminunu sont concernés par cette pratique à l’exception de Cibinda qui est totalement occupé par les groupes armés. Les femmes qui habitent les sous villages de Bushahi, Lushenyi, Mushadu, Misinga, Bumoga, Kashesha  sont plus touchées », explique Jean-Baptiste Shasha, point focal du groupe d’alerte précoce à Kalonge.

« Dans la journée du lundi 06 décembre 2021, deux femmes du village de Cifunzi ont été obligées par leur Chef du sous village d’aller passer le test Cinyama à  Fendula après avoir été accusées de sorcières », indique la même source.

Depuis le début de l’année 2021 jusqu’en octobre, AFEM renseigne avoir documenté dans le seul groupement de Kalonge 204 cas des femmes accusées de sorcellerie. « Ces cas sont généralement occasionnés par les guérisseurs traditionnels, certains propriétaires des chambres de prière et même des Chefs coutumiers », note la même source.

Patrick MAKIRO

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