C’est dans un article du 16 décembre 2021 de Tsieleka.com et signé Tshisekedi que nous avons vu un gros titre “RDC-Fonds COVID-19 : PHARMAKINA et la Présidence au cœur d’un scandale financier” et cela a tout de suite attiré notre attention car à notre connaissance, PHARMAKINA est une société habituellement gouvernée dans l’orthodoxie et l’éthique pharmaceutique.
L’article du confrère est soi-disant tiré du rapport de la Cour des comptes et en résumé décrit une magouille intervenue dans l’achat de 23.750 boîtes d’hydroxychloroquines auprès de Pharmakina via un contrat de production conclu avec la Taskforce présidentielle qui fixait le prix unitaire à 15$, soit un total de 356 250$. C’est sur cette base que Le Trésor public fait un virement de 178 125$ à la Pharmakina, soit une avance de 50% de sa commande.
« Le 2 avril, soit 48 heures après le paiement de l’acompte de 50%, la société Pharmakina informe le directeur de cabinet du Chef de l’Etat de l’actualisation de son offre de prix qui passe de 15 à 35 USD, soit une augmentation unitaire de 133,33%», renseigne la cour des comptes.
Et d’ajouter.
« A la date du 18 juin 2020, au lieu de 11.875 boîtes valant les 178 125 dollars reçus du trésor, Pharmakina n’a livré que 5 900 boîtes d’hydroxychloroquine au prix unitaire de 35$. Jusqu’à fin novembre 2021, la société n’a pas procédé à la livraison des boîtes restantes de 6 785 pour un montant de 101.775 USD ».
Telles que présentées, ces informations nous ont incitées à rechercher le contrat qui liait les deux parties pour nous en faire une idée claire et indépendante avant d’en tirer nos propres conclusions.
De prime abord, nous mettons Tsieleka.com et la Cour des comptes au défi de publier le contrat signé entre la Taskforce de la Présidence et la Pharmakina come le confrère le prétend dans son article car nous n’en avons pas trouvé dans nos investigations. Il n’y avait même pas eu une publication d’un marché public à ce sujet.
En effet, dans son discours du 23 mars 2020, Le Chef de l’Etat avait pris l’option politique de privilégier la production locale en désignant directement la Pharmakina comme l’entreprise capable de produire de l’Hydroxychloroquine pour lutter contre la pandémie du COVID-19.
D’après notre enquête, nous avons trouvé un premier projet que Pharmakina avait adressé le 27 mars 2020 au Dircab du Chef de l’Etat en guise de cotation pour offrir 23 000 cures hydroxychloroquine à 15$/cure de 20 comprimés, soit un total de 356 000$ dont le 50% représente effectivement 178 250$.
Dans ce projet nous découvrons que PHARMAKINA y prévenait déjà la Présidence de la république que “le prix de l’hydroxychloroquine ne sont plus fixes sur le marché pharmaceutique international et se négocient à prix d’or” et que « le marché international était “difficile, spéculatif et protectionniste”.
Après transmission du projet, Mr Donald Trump avait décidé d’acheter tous les stocks d’hydroxychloroquine et il y a eu une hausse vertigineuse du prix de l’hydroxychloroquine allant jusqu’à 1000% et tous les approvisionnements en matières auxiliaires et emballages pharmaceutiques ne se faisaient plus que par voie aérienne via DHL, FEDEX aux prix triplés.
https://www.dw.com/fr/p%C3%A9nurie-de-chloroquine-et-des-prix-qui-flambent-en-pharmacie/a-52942459.
Compte tenu de toutes ces fluctuations à la hausse, la PHARMAKINA avait actualisé son offre de prix pour fabriquer les comprimés d’Hydroxychloroquine au prix de 35$/cure afin de pouvoir en réaliser la fabrication du lot.
Nous avons aussi accédé à ce précieux document dont le confrère fait exprès d’en omettre les motivations pour des raisons qu’on ignore.
En effet, dans cette deuxième cotation adressée au Dircab du Chef de L’Etat le jeudi 02/avril/2020, la PHARMAKINA avait pourtant écrit officiellement que ” Nous avons réussi à trouver un fournisseur d’hydroxychloroquine mais compte tenu du contexte socio-économique particulièrement difficile, spéculatif et protectionnistes, notre fournisseur a fortement modifié ses prix à la hausse. Comme nous avons déjà reçu 178 125$, nous vous prions de nous verser 237 500 $ en complément pour constituer le préfinancement de 50% demandés dans le projet.”
Nous ne comprenons pas pourquoi le confrère de Tsieleka.com présente Pharmakina comme “un autre Loup” alors que dans ce cas précis, il y a une omission d’information qui biaise le contexte et les conditions précises de l’offre de la PHARMAKINA à la Présidence. Ici il est effectivement correct de parler d’un projet car au moment où les deux parties discutent, le produit faisant l’objet de la transaction n’existait ni dans les stocks ni dans la gamme des produits de la PHARMAKINA. Il était donc question de fabriquer un nouveau médicament aux frais du demandeur mais sur un cahier des charges de PHARMAKINA en tant que producteur agréé par le Ministère de la Santé. Ce n’est pas du gré à gré classique tel que prescrit dans les rituels des passations des marchés publics des produits autres que les médicaments et les armes qui sont des outils stratégiques du Chef de l’Etat.
En fait l’entreprise est restée alors avec un stock sur les mains dont le principe actif a été acheté très cher, la victime c’est l’entreprise et ce n’est pas un loup comme le prétend notre confrère de Tsieleka.com
Dans notre enquête nous constatons que PHARMAKINA a effectivement livré 5090 boîtes d’hydroxychloroquine à 35 dollars conformément à sa cotation et que le produit livré était non seulement de très bonne qualité mais qu’il était bien tombé à point nommé car le pays était justement en manque d’hydroxychloroquine pour prendre en charge les patients affectés par le COVID-19. Cette quantité fut adaptée au paiement reçu. C’est aussi durant cette période qu’était signalé par-ci, des approvisionnements d’hydroxychloroquine négociés à plus de 35$ et par là, ces arrivages d’hydroxychloroquine qui étaient de mauvaise qualité.
A notre humble avis, les conclusions de la Cour de compte portent un biais d’interprétation des faits que notre confrère s’est empressé de publier sans demander les soubassements à PHARMAKINA qui à nos yeux a per u dans cette transaction mais a sauvé le peuple congolais par cette production locale d’hydroxychloroquine.
A ce jour, la PHARMAKINA poursuit la production de ce médicament utile pour combattre la cinquième vague du COVID-19 dans notre pays et comme le contexte économique est bien meilleur, le prix actuel est tombé au prix de 7$/Bte ex usine. Aussi avons-nous constaté que la République du BURUNDI voisin s’approvisionne en Hydroxychloroquine chez PHARMAKINA pour riposter contre la pandémie à COVID-19 sur son territoire.
Avec Aaron BASIMARHA