L’Office National des Produits Agricoles du Congo, ONAPAC, secteur de Bukavu a célébré ce jeudi 27 octobre 2022 la huitième édition de la journée internationale du café-cacao. A cette occasion, une séance d’échanges a été organisée dans la ville de Bukavu sous le thème : « Amélioration des conditions de vie des petits producteurs du café-cacao dans la province du Sud-Kivu ».

Dans son exposé, le Professeur Espoir Bisimwa a insisté sur ce qu’il qualifie des clés (cinq) de la relance de la filière café de qualité dans la province du Sud-Kivu.

Utilisation des bonnes variétés

Il s’agit des variétés suffisamment productives qui donnent des bonnes récoltes. « les expériences que l’on a menées depuis dix ans, ont permis de montrer que nous pouvons avoir des très bonnes variétés qui sont compétitives, tant au niveau local qu’au niveau international. Nous avons identifié par exemple la variété mulungu qui est une variété congolaise, elle est suivie d’une variété d’origine rwandaise que j’appelle jackson et une variété kenyane que nous appelons batian. Les groupes de ces trois variétés sont classés, d’après les expériences que l’on a menées dans notre région, respectivement comme des meilleures variétés qui peuvent donner des très bonnes récoltes à nos caféiculteurs ».

Utilisation des bonnes pratiques

« Nous avons identifié un certain nombre des bonnes pratiques en terme des systèmes des cultures, où par exemple, le café peut être associé au bananier pour lui donner l’ombrage. Le bananier va donner aussi un certain nombre des produits qui sont utiles à l’alimentation et qui peuvent aussi donner du revenu au paysan. Nous parlons également de l’intégration des légumineuses dans les systèmes de production, principalement le haricot, le soja et l’arachide pour permettre, à la fois d’améliorer le sol mais également d’améliorer les revenus de la parcelle du caféiculteur. Le contrôle de la richesse du sol ou de la fertilité du sol, notamment en utilisant la matière organique, en utilisant des micro-doses d’engrais mais également en contrôlant les maladies et les ravageurs qui peuvent déprécier la qualité du café produit ».

Infrastructures de traitement du café en post récolte

« On a besoin d’assurer une bonne couverture de la zone de production du café par les stations de lavage. Lorsque l’on a des stations de lavage qui sont à proximité du producteur, ça permet au producteur de produire un café lavé de très bonne qualité et logiquement, cela va se transmettre sur le prix qui va être payé par le consommateur. Lorsque le café qui est produit est de bonne qualité, le prix va s’en suivre, la marge de gain devient également intéressante pour le producteur de café ».

Facilitation de l’accès aux capitaux

« Le domaine du caféier n’est pas une petite culture comme le haricot, manioc ou maïs. C’est un domaine qui demande qu’il y’ait de la circulation des capitaux, notamment lorsque les agriculteurs doivent faire les différentes opérations culturales. Vers la fin, même le financement de la récolte pose problème parce que ça demande beaucoup de mains d’œuvre, et là, justement, les caféiculteurs ont beaucoup de soucis pour accéder aux capitaux parce que tout ce que proposent les banques et les IMF au niveau local, ne répondent pas aux besoins spécifiques, notamment en termes d’intérêts mais également en termes d’échéance. Et là, je pense que l’on a besoin de repenser un autre modèle de financement du secteur café pour répondre aux exigences spécifiques avec des taux qui sont moins contraignants, également avec des échéances de remboursement qui sont également moins contraignantes et qui tiennent compte de la spécificité du secteur café ».

Accès au marché

« J’insiste sur la sensibilisation des congolais pour qu’ils consomment localement leur café. Logiquement, on devrait s’attendre à ce qu’un produit congolais soit prioritairement consommé par les congolais. Avec une population de 100 millions d’habitants ou plus, si on devait déjà compter sur ce premier marché là pour une première consommation du café, je crois que les caféiculteurs auraient déjà une clientèle garantie et ils auraient même des facilités de négocier le prix auprès des acheteurs étrangers qui se retrouveraient dans une situation où, ils n’ont plus le monopole d’achat. A ce moment-là, le caféiculteur peut avoir la latitude de refuser le prix qui est proposé par un acheteur qui vient faire la zizanie ici chez nous ».

En somme, le Professeur Espoir Bisimwa pense que si ces points clés sont respectées, les conditions de vie du caféiculteur peuvent être améliorées, celui-ci peut également contribuer au développement socio-économique de la province du Sud-Kivu en particulier et toute la RDC en général.

Ignace BONANE

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