Rédaction La ville de Bukavu dans la province du Sud-Kivu dispose d’un nouveau robot de régulation de la circulation. Ce nouveau robot est placé à la place dite « feu-rouge », au cœur des embouteillages dans cette ville montagneuse, en remplacement à celui endommagé, quelques mois plus tôt par un véhicule. Aussitôt mis en marche, des motards de la ville n’ont pas tardé à lui baptiser « Bibi Ya Salumu » en référence à un élément de la police de circulation routière, quasi permanent sur cet endroit.
Que connait-on de Salumu ?
Salumu est un roulage très connu dans la ville de Bukavu de part sa rigueur et son omniprésence au feu rouge lorsque la situation semble échapper à tout le monde. Très décisif et respectueux des principes de la police de circulation routière, celui-ci est apprécié par plusieurs conducteurs des motos et des véhiculer dans la ville de Bukavu.
« Il fait son travail avec charisme et professionnalisme. Il n’est pas comme les autres roulages qui, tout le temps, sont derrière des véhicules pour rançonner des chauffeurs. Je pense que c’est un exemple à suivre pour ses collègue », a témoigné un observateur avisé.
Pourquoi « Bibi Ya Salumu » ?
Actuellement, toute la ville de Bukavu reconnait la paternité de ce surnom aux motards. Il est donc difficile d’identifier avec précision le véritable auteur de ce que la ville considère comme une immortalité comique de ce vaillant policier de roulage.
Traduit en français, « la femme de Salumu », on peut constater que c’est un robot fille avec des bijoux et un maquillage adapté à sa couleur.
Interrogé sur pourquoi « Bibi ya Salumu », un motard répond en ces termes en Kiswahili : « Monsieur le journaliste, il faut voir les embouteillages qu’il y’a ici lorsque Salumu n’est pas là. Si ce robot arrive à bien réguler la circulation sur cet endroit donc c’est sa femme ».
Un autre pense que c’est une gratitude aux efforts que consent ce brave roulage dans le cadre de son travail.
« Il est fort ce vieux. Des fois, on le voit même sous la pluie. Il respecte son boulot et impose le respect du code de la route quand il est là. Bibi ya Salumu, c’est un peu provocateur (rire) mais je pense que c’est pour lui rendre hommage », a déclaré un vieux motard.
Quid de la leçon morale ?
Certes, ce surnom a déjà fait réagir plus d’un observateur. Si quelques-uns y trouvent une provocation, d’autres pensent que c’est en référence aux sacrifices de Mr Salumu que ce surnom a été attribué à ce robot fille.
Christian Mugaruka analyse le contexte. « La ville de Buakvu est une ville particulière. Presque toutes les routes secondaires sont dans un état de délabrement très avancé. Cette situation fait à ce que les conducteurs préfèrent, tous, rouler sur le boulevard Patrice Emery Lumumba. A ce niveau, plusieurs véhicules sont visibles dans les premières heures, à midi et dans les heures vespérales », analyse-t-il ?
Et de poursuivre.
« Malheureusement, l’unique robot de régulation de la circulation que l’on avait était endommagé. D’où des embouteillages se donnaient rendez-vous à cet endroit régulièrement. Certes, c’est en des moments difficiles que l’on reconnait des vrais amis, dit-on. Il fallait être là et voir Salumu se démener pour la fluidité de la circulation sur ce boulevard », renchérit-il.
En somme, la réaction des motards est interpellatrice. Si chaque congolais (en commençant par le président de la République jusqu’aux ouvriers) faisait son boulot, à la manière de Salumu, où serait la République Démocratique du Congo ? Matière à réfléxion.
Ignace BONANE
