La maladie à coronavirus a fait des dizaines de milliers de morts et a forcé la moitié de la population mondiale au confinement. Ses conséquences sur des pays pauvres et ceux en voie de développement sont diverses. C’est le cas de la République Démocratique du Congo et particulièrement dans la province du Sud-Kivu ; où l’on produit le meilleur café du monde dit « café de spécialité ». Actuellement, les caféiculteurs de cette province traversent une situation difficile en ce que le café produit n’est pas consommé localement et les conditions d’exportations sont de plus en plus rigides avec la troisième vague de la maladie à coronavirus.

Dans cet article, Labeur Info met en évidence les explications du directeur de l’Office National des Produits Agricoles du Congo, ONAPAC, secteur du Sud-Kivu, François Nzanzu qui développe des mécanismes de rentabilité et de mise en valeur des champs  du café qui se résument par l’approche dite « agriculture durable pour le café (surtout) pendant cette période de la covid-19, où les acheteurs internationaux se raréfient ». Pour se faire, le Directeur de l’ONAPAC partage ses expériences dans le secteur du café. Il est Ingénieur Agronome A0 de formation, chimiste des industries agricoles et éleveur de la basse cour.

François Nzanzu en pleine démonstration des écartements des pieds des caféiers

Un champ de café diversifie les sources des revenus

« Il est temps que nous puissions capitaliser nos champs de café. Dans nos régions, les caféiculteurs ne font que le café, ce qui est anormal. On plante le café aux écartements de 3m x 3m, c’est à dire il y’a des intervalles de 3 mètres qui chôment. Alors dans ces intervalles de 3 mètres pourquoi ne pas y insérer le haricot, le soja ou l’arachide ? Le haricot arrive à maturité après 3-4 mois ; donc à la récolte, on bénéficie dans le même champ de café. Cela ne gêne pas le café en ce que le haricot ou le soja sont des légumineuses qui ne concurrencient pas le café, au contraire, apportent la matière organique dans le champs par la fixation de l’azote atmosphérique dans le sol. Pourquoi pas associer également les bananiers dans un champ de café arabica ? Bien que le champ de café arabica demande qu’il y’ait de l’ombrage, le bananier produit également des régies des bananes, une source des revenus non négligeable. Tel est le cas du citronnier qui est une des cultures d’association au caféier dont la production des citrons peut aller dans les 300 à 500 fruits par saison. En ce temps de covid, on nous conseille de consommer le citron ».

François Nzanzu en pleine préparation des champs du café

La culture du café en harmonie avec certains élevages

« On peut faire l’agriculture durable autour du café en associant les autres cultures et l’élevage. On peut associer par exemple l’élevage des abeilles. Les abeilles sont bénéfiques aux caféiculteurs car elles interviennent à la pollinisation des fleurs  à 80% de manière générale. En élevant les abeilles dans votre champ, vous êtes rassurés que toutes les fleurs seront pollinisées et se convertiront en fruit qui est le café. On peut également associer l’élevage des lapins à la caféiculture. Les recherches ont démontré que dans les urines du lapin, il y’a non seulement des proportions de l’urée mais aussi ces urines constituent un bio pesticide contre les insectes ravageurs du café. Un autre avantage ; le lapin met bat après un mois plusieurs petits (5 à 12). Le lapin procure des protéines animales pour l’alimentation humaine et ses déjections sont une source importante des matières organiques dans le champ ».

Consommer le café c’est résister au coronavirus

« Le café renferme plusieurs vertus. Le café booste même le système immunitaire. Nous entendons parler ; si vous avez covid ce que vous avez un système immunitaire faible qui peut être causé par différentes maladies. Alors quand on prend le café, on renforce le système immunitaire. Donc il est grand temps que nous puissions commencer à consommer notre café. Et cela pour deux objectifs : quand on consomme le café, c’est plus que même celui qui l’exporte. Quand on exporte le café de son pays ou de son continent, on supporte toutes les charges y relatives. Et arriver à l’étranger, vous devez vendre. Et vous êtes obligés de vendre parce que vous n’en consommez pas. C’est ainsi que la café est vendu à bas prix (…) Les études ont démontré qu’en Afrique, la population est majoritairement jeune. Si cette jeunesse commençait à consommer le café, on sera plus résistant et plus dynamique à travailler. Quand le café te booste, il te permet de travailler ».

En somme, le Directeur de l’ONAPAC/Sud-Kivu encourage les congolais en général et les sudkivutiens en particulier à consommer le café pour profiter de ses vertus. Aux caféiculteurs, François Nzanzu recommande la diversification des sources des revenus avec une agriculture durable autour du café en associant les cultures mais aussi en associant les animaux (les abeilles et les lapins).

Ignace BONANE

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