Gloire Mumbesa, journaliste et directeur de la radio communautaire Tuungane, émettant dans la commune rurale de Mungbwalu en territoire de Djugu dans la province de l’Ituri est menacé de mort par le groupe milicien coopérative pour le développement du Congo, CODECO.
Selon des sources qui ont contacté JED, Gloire Mumbesa est depuis plusieurs semaines objet des menaces de mort proférées au téléphone (appels vocaux et SMS) par des présumés miliciens CODECO.
Ces derniers reprochent à Gloire Mumbesa d’avoir dénoncé, à plusieurs reprises, sur les ondes de sa radio, les atrocités et autres tracasseries dont serait victime la population locale de la part des membres de ce groupe armé opérationnel dans la province de l’Ituri.
Tôt le matin du vendredi 10 septembre 2021, le journaliste a reçu les messages lui promettant la mort.
« Le jeudi prochain, nous serons à Mungbwalu. Nous connaissons ta maison. Nous savons que tu es journaliste, mais ta façon de parler du mouvement CODECO ne nous plaît pas », ont écrit ces miliciens.
Peu de temps après, Gloire Mumbesa a reçu un appel téléphonique le menaçant en ces termes :
« Dans une semaine, nous serons à Mungbwalu. Cesse de parler en mal contre CODECO sur ta radio. Tu vas bientôt fuir. Tu penses qu’à Mungbwalu on ne connait pas ton domicile ? ».
Contacté par JED, Gloire Mumbesa a déclaré : « Ces menaces ne datent pas d’aujourd’hui. J’ai toujours minimisé ces différentes menaces en continuant à diffuser, sans crainte, les bavures commises aussi bien par le CODECO et par les autres miliciens à l’encontre de la population civile. Au regard de la gravité de la situation sécuritaire des journalistes, ces derniers temps, ici dans la province de l’Ituri, j’ai décidé de ne pas minimiser ces différentes menaces pour ne pas subir le sort de mes confrères assassinés ».
Journaliste en danger (JED) réitère ses inquiétudes sur la dégradation de la situation sécuritaire des professionnels des médias, œuvrant dans cette province sous état de siège.
Lors d’une rencontre, mardi 05 septembre à Kinshasa, avec le Ministre de la communication et des médias, Patrick Muyaya, le Secrétaire général de JED, Tshivis Tshivuadi, a plaidé pour la mise en place urgente d’un mécanisme national d’alerte rapide et de protection des journalistes afin de prévenir tous risques d’attaques contre les professionnels des médias, surtout dans les provinces de l’est du pays en proie à des violences des miliciens et groupes armés.
Jonas KASULA