Le député national Josué Mufula se dit inquiet d’un accord conjoint signé entre la police rwandaise et celle congolaise pour sécuriser la ville de Goma.
Cet élu de la ville de Goma au Nord-Kivu le qualifie de « désolant » et ne comprend pas comment la police congolaise peut cautionner une telle unité qui, selon lui, n’apportera rien, en termes, d’amélioration sur le plan sécuritaire dans la ville touristique.
« Je m’inquiète et me demande si notre police est devenue incapable de sécuriser les personnes et leurs biens. Nous nous demandons si c’est un aveu d’échec ou alors si ça valait la peine. La plus grande question à se demander est celle de savoir pourquoi un tel accord, juste après l’accord des opérations conjointes entre les FARDC et l’armée Ougandaise », s’interroge-t-il.
Josué Mufula pense qu’il s’agit d’une unité qui ne pourra pas sécuriser la population de la ville de Goma mais qui permettra au Rwanda de surveiller les opérations des éléments Ougandais sur le sol congolais.
Il pense également que si le problème était d’un effectif insignifiant, l’Etat congolais devrait voir comment former les jeunes de Goma dans une école policière située à Mugunga pour assurer eux-mêmes la sécurité de leur ville.
« J’ai comme impression qu’il s’agit d’une unité qui pourra permettre au Rwanda de surveiller les mouvements des troupes Ougandaises. Si non, c’est vraiment désolant, c’est regrettable. Je me demande d’abord dans quelle langue les congolais de Goma vont pouvoir s’adresser à cette police rwandaise. Nous avons une école des policiers à Mugunga, un des quartiers périphériques de Goma. Pourquoi on ne peut pas redynamiser cette école ? C’est vraiment désolant et humiliant même », conclut-il.
Signalons que dans un communiqué du 13 décembre dernier signé conjointement entre la police rwandaise et celle congolaise, un accord de coopération entre la PNR et la PNC a été signé pour sécuriser la population de la ville de Goma. Un accord intervenu, quelques jours après celui signé entre les FARDC et les UPDF de l’Ouganda pour traquer les ADF à Beni.
Jonas KASULA depuis Goma
