Arrêté le 2 septembre 2024, l’opposant politique Seth Kikuni est poursuivi pour incitation de la population à désobéir aux lois et propagation de faux bruits. Ces accusations font suite à des propos qu’il aurait tenus le 27 août 2024, lors d’un forum politique organisé à Lubumbashi. Depuis son arrestation, il est en détention préventive à la prison centrale de Makala.
Ce mercredi 20 novembre 2024, le Tribunal de paix de Kinshasa/Gombe a bouclé l’instruction au fond de son procès. Dans son réquisitoire, l’officier du ministère public a demandé au Tribunal de déclarer les charges établies en faits et en droit, et de condamner Seth Kikuni à trois ans de servitude pénale principale pour chacune des deux infractions retenues contre lui.
Toutefois, en vertu du concours idéal des infractions, le juge devra prononcer une seule peine, correspondant à la plus forte, soit trois ans de prison ferme. En outre, le ministère public a requis une amende de 950 000 francs congolais, assortie de 14 jours de contrainte par corps en cas de non-paiement, ainsi que le paiement des frais d’instance.
« Monsieur le président, vous constaterez que toutes ces infractions ont été commises en une intention unique. De ce chef, vous condamnerez le prévenu à la peine maximale qui est de 3 ans de servitude pénale principale. Votre tribunal condamnera également le prévenu aux frais de la présente instance calculés au tarif plein. Ainsi, ça sera justice », a plaidé l’officier du ministère public.
Après avoir écouté le réquisitoire du ministère public et la plaidoirie de la Défense, le Tribunal a mis l’affaire en délibéré et s’est engagé à rendre son verdict d’ici au 30 novembre 2024.
Le cas de Seth Kikuni, ancien candidat à l’élection présidentielle devenu figure critique du régime, continue de susciter des débats dans l’opinion publique, entre défense de la liberté d’expression et respect de l’ordre public.
Espoir KAMBA