La République démocratique du Congo célèbre, ce mercredi 04 janvier, les martyrs de son indépendance, obtenue en 1960 du Royaume de Belgique après 52 ans de colonisation.

La journée est chômée et payée sur l’ensemble du territoire national.

Les Congolais gardent en mémoire la date du 4 janvier 1959, jour où, des émeutes ont éclaté à Léopoldville (ancienne appellation de la capitale Kinshasa) en pleine colonisation belge.

Ce jour avait marqué le début des grandes revendications congolaises, qui déboucheront sur l’indépendance de la RDC le 30 juin 1960 après une répression sanglante.

C’était un dimanche, le 4 janvier 1959, un cocktail d’événements va dégénérer en émeutes : l’annulation par l’autorité coloniale d’un meeting sur fond d’émancipation de l’ABAKO (parti de Joseph Kasavubu qui deviendra premier président du pays ) provoque la colère et la frustration de ses partisans.

Ceux-ci avaient été rejoints par une foule nombreuse des supporters furieux de l’équipe de football Vita Club sortant du grand stade Roi Baudouin, proche, où leur équipe venait de perdre son match contre l’équipe Mikado soutenue par les colons.

Le cœur de la déferlante populaire était au lieu du meeting annulé, témoigne Alfred Yongolo, ancien membre du parti ABAKO.

« Les gens étaient énervés. À un moment donné, on a vu venir Kasa-Vubu. Il dit à la foule : le meeting n’aura pas lieu, parce qu’il a été interdit. Mais je vous demande d’avoir foi en l’indépendance. Gardez votre calme. Vive l’indépendance !’. Ah ! Toute la foule reprenait ! ‘Vive l’indépendance !’ C’était parti, c’était spontanée », déclare-t-il.

La répression des rassemblements politiques était régulière à cette époque. La force publique qui intervient, réprime dans le sang ces manifestations de colère aux allures d’une véritable insurrection populaire.

Du 4 au 7 janvier, 4 jours durant, Léopoldville, capitale de moins de 500 000 habitants à l’époque, est le théâtre d’actes de violence contre les Européens, leurs commerces, magasins et résidences sont saccagés et pillés, les symboles de l’Etat colonial sont détruits.

L’administration a été affolée quand elle a vu le lendemain, le nombre de morts.

Les sources officielles font état de 49 personnes tuées, pendant que d’autres sources notamment de l’ABAKO (Alliance des Bakongo) affirment que l’action répressive aurait fait des centaines de morts. Kasa-Vubu, président de l’ABAKO, est arrêté le 12 janvier 1959. Il sera libéré le 14 mars.

Ces émeutes avaient donné lieu à une salve de revendications congolaises jusqu’à l’obtention de l’indépendance. Joseph Kasa-Vubu devient président de la République et Patrice Emery Lumumba, Premier ministre.

Lumumba sera assassiné le 17 janvier 1961 par les services de l’ancienne métropole revancharde.

En 1965, Joseph Mobutu fera son coup d’État, installera pour trente-deux ans une dictature.

Évincé par Mobutu, Joseph Kasavubu qui gouvernait dans un contexte de crises politiques, rébellions et tentatives de sécession, fut astreint à résidence à son domicile du Mont Kisundi dans la ville de Boma où il mourut en 1969 à l’âge de 52 ans, oublié dans la précarité.

Avec AA.com

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