La publication de l’annuaire alphabétique et numérique des cadres et agents des services publics de l’État marque un tournant majeur pour l’administration publique congolaise, en témoignant de la volonté du gouvernement d’assainir et de moderniser la gestion des ressources humaines. Cet outil, dévoilé ce jeudi 26 septembre 2024 par la Première ministre Judith Suminwa, est conçu pour apporter une transparence inédite et assurer une meilleure maîtrise des effectifs au sein de l’appareil administratif.
La cheffe du gouvernement a réaffirmé l’engagement de l’État à éradiquer le phénomène des agents fictifs, un fléau qui a longtemps grevé les finances publiques et compromis l’efficacité des services administratifs. Selon elle, l’identification biométrique représente un levier essentiel dans la lutte contre ce problème, garantissant une traçabilité et une précision dans l’identification des véritables agents de l’État. « Le temps où l’État payait de faux agents doit être révolu », a-t-elle déclaré, invitant le ministère de la Fonction publique à poursuivre sans relâche les efforts engagés dans cette voie.
Jean-Pierre Lihau, vice-premier ministre en charge de la Fonction publique, Modernisation de l’administration publique et Innovation du service public, a également mis en avant l’importance stratégique de cet annuaire. Plus qu’un simple répertoire de noms, il représente un véritable outil de gestion destiné à faciliter le suivi, le contrôle et la planification des ressources humaines. L’annuaire, qui comprend des informations clés telles que les matricules, grades, services d’affectation, et photos de profil des agents, vise à doter le gouvernement d’un instrument fiable et exhaustif pour optimiser la gestion de son personnel.
Validé par le Fichier de Référence de l’Administration Publique (FRAP), cet annuaire s’inscrit dans une démarche plus large de rationalisation des effectifs et de la masse salariale de l’État. Bien que pour l’instant, il ne couvre que les services centraux et les divisions urbaines de Kinshasa, son extension à l’ensemble du territoire national est prévue. En éliminant les doublons et en identifiant les agents fictifs, cette initiative permettra non seulement de réaliser des économies substantielles, mais aussi de réorienter les ressources ainsi libérées vers l’amélioration des conditions de travail et de rémunération des véritables agents de l’État.
Cette étape franchie dans le cadre de la réforme de l’administration publique témoigne d’un renouveau dans la gestion des ressources humaines en RDC. Elle ouvre la voie à une administration plus rigoureuse, transparente et responsable, capable de répondre efficacement aux besoins des citoyens et de contribuer au développement du pays.
Espoir KAMBA