Les cas de justice populaire à l’égard des femmes accusées de sorcellerie continuent à s’enregistrer dans le groupement de Kalonge en territoire de Kalehe dans la province du Sud-Kivu.
Dans la soirée du lundi 9 mai 2022, une femme du village Cifunzi dans le groupement de Kalonge a été poursuivie par des habitants de ce milieu après la mort d’un homme dans le même village.
Après l’avoir soupçonnée d’être à la base de la mort de cet homme, la femme incriminée a été tabassée jusqu’à perdre la vie.
« Une foule de gens s’est attaquée à cette dame jusqu’à la tuer quelques heures seulement après la mort d’un homme de son sous village qu’on l’accuse avoir ensorcelé. La PNC est arrivée et a tiré plusieurs balles sans succès car elle était déjà débordée et victime était déjà torturée », nous a déclaré Jean Baptiste SHASHA du groupe d’alerte précoce mis en place à Kalonge par l’association des femmes des médias (AFEM).
« Une autre femme du village de FENDULA à KACUBA, épouse d’un pasteur a été chassé ce même lundi par une foule l’accusant de sorcière mais qui s’est livrée aux actes de vandalisme regrette son mari », a-t-il ajouté.
Cette information a été également confirmée par le Commissaire principal et commandant de la police congolaise basée à Kalonge, le capitaine Bahumba Maneno.
Ce cas s’ajoute à d’autres cas répertoriés au niveau de la province du Sud-Kivu où des femmes sont toujours victimes des accusations de sorcellerie malgré l’existence de l’édit portant répression des justices populaires sur toute l’étendue de la province du Sud-Kivu.
Selon le rapport dressé par l’association des femmes des médias, AFEM, l’année dernière sur la situation d’accusation de sorcellerie, le groupement de Kalonge vient toujours en tête avec une dizaine de cas par mois.
Ceci serait dû à la persistance du test effrayant de sorcellerie dit “Chinyama”, lequel consiste à bouillir de l’eau jusqu’à 100 degrés pour y introduire la main (généralement droite) de la femme accusée.
Les autorités sont appelées à intervenir dans toute urgence pour sauver les vies des femmes et jeunes filles dans le groupement de Kalonge en territoire de Kalehe.
Patrick MAKIRO
