“Collecter méthodiquement des cas des violences et obtenir leur validation par les membres de la communauté ainsi que les autorités à Kavumu”, tel est l’objectif d’un atelier organisé par la FPM à Kavumu ce Mercredi 17 Avril 2024.
Plus de 30 membres de la communauté de Kavumu, Bugushu accompagnés par leurs autorités politico-administratives et la Société Civile ont pris part à ces échanges.
Tout a commencé par le mot d’ouverture prononcé par le Chef de groupement de Bugorhe suivi de l’accueil des participants.
À en croire la Fondation Pélagie Muhigirwa, cette activité s’inscrit dans le cadre du projet « voix et leadership des femmes (VLF) » implémenté par le centre carter et mis en œuvre par le consortium AFEM, FPM, KJN et SOS IJM, avec l’appui financier des affaires mondial Canada.
Selon Madame Sifa Izuba Bijou, chargée des Programmes au sein de la Fondation Pélagie Muhigirwa, cette activité a été organisée suite à des réelles évolutions qui ont été notées au sein des communautés, où désormais l’on remarque l’engagement sans faille des hommes au côté des femmes sur la question de la lutte contre les violences domestiques.
“Cependant, les abus continuent à se perpétrer çà et là et il est nécessaire de mettre la communauté face à ses responsabilités. Voilà pourquoi, une collecte des informations des cas des violences a été initiée et qui sera faite à travers le système Femme au Fone avec les alertes précoces. Pour ce faire, des ateliers de restitution et validation des résultats de cette collecte sont organisés au sein même des communautés d’où proviennent ces alertes notamment à Kabare Kavumu. Voilà la raison de l’activité d’aujourd’hui”, a-t-elle précisé.
Prenant la parole, Madame Sourire Muhigirwa, Représentante de AFEM (Association des Femmes de Médias), a présenté le rapport trimestriel du Système Femme au Fone de Janvier – mars 2024.
Elle précise que pendant cette période, les réactions reçues viennent de 263 personnes soit 100% de la taille de l’échantillon ; les hommes se sont vus avec un score de 142 envoies, soit 53,9% plus que les femmes qui ont effectué 121 envoie, soit 46,01%.
De ces résultats, on constate que la population du territoire de Walungu garde encore la coutume que celle d’Uvira qui approche déjà les normes urbaines. Au travers des résultats présentés, un constat amère a été fait, selon lequel, les droits liés à la participation de la femme sont violés à un taux plus élevé de 8,5% par rapport aux autres cas de violence suivi de la violence économique, à 6,01%. Et que les violences sexuelles sont représentées à un taux de 0,32%, enregistrées à un taux très bas.
Elle précise qu’en analysant les SMS parvenus dans le système Femme au Fone, le constat est que l’incident sur les femmes battues continue à primer sur les autres.
L’ivresse des maris continue à faire des victimes dans différents ménages et entrainent des conséquences néfastes sur l’harmonie dans les couples dont les dislocations ou abandons de famille.
“Elle est suivie par les accusations sorcières qui sont devenues monnaie courante et une forme de féminicide dans différents coins de la province du sud Kivu. Le viol revient en 3ème position et très fréquent dans des zones minières et celles dominées par les groupes armés ainsi que par des faux pasteurs au sein des églises et dans les chambres des prières. Par contre, le processus électoral ne cesse d’intéresser et pour cette partie, nous avons reçu une centaine de réactions des personnes intéressées par la participation des femmes à la gouvernance. Pour finir soulignons que les messages reçus par le système Femme au fone reflètent la réalité que les femmes traversent dans leur vie quotidienne, montant clairement les situations qui nécessitent plus d’actions envie de contribuer à la prévention et lutte contre les violences basées sur le genre dont les femmes ne cessent d’être victimes”, conclut Madame SOURIRE.
Abiud Olinde
