Dans la province du Sud-Kivu, le viol ne se commette pas seulement dans des zones où règne l’insécurité. Des femmes âgées, jeunes filles, des mineurs et même des bébés sont souvent victimes des viols dans les zones des conflits comme dans les milieux urbains.

Le cas récent est celui de la commune de Bagira où en date du 28 avril 2022, un homme a été surpris en train de violer sa propre fille, bébé de 8 mois.

Le viol de ce bébé de 8 mois vient s’ajouter sur la liste des enfants qui se sont vus agressés sexuellement dans la province du Sud-Kivu.

Selon le rapport de l’Association des Femmes des médias, AFEM, 879 cas des violences sexuelles et celles basées sur le genre ont été documentés de janvier à septembre 2021 dans la ville de Bukavu, Shabunda et Mwenga et 88,1% de ces femmes ont été victimes des violences sexuelles.

Ce rapport souligne que sur 88.1% des femmes victimes des viols, 22.3% sont des mineures dont l’âge varie entre 3 ans et 17 ans.

D’après la femme de l’homme qui a violé sa fille, interrogée par nos confrères de Congoleo, son mari est arrivé aux environs d’une heure du matin en état d’ivresse. Il a d’abord commencé à menacer sa femme de lui ôter la vie avec un couteau. Son fils aîné âgé de 9 ans s’est alors enfui dehors.

« Comme les autres enfants dormaient déjà dans la chambre, je les ai fait sortir par la fenêtre afin qu’ils puissent également s’échapper. Il a ravi l’enfant pour l’amener en chambre. J’ai envoyé mon fils aîné pour récupérer le bébé mais son père l’a renvoyé en lui disant qu’il nettoyait le bébé qui avait fait ses besoins. Mais suite aux pleurs persistants, j’étais obligé de me jeter dans la chambre pour constater les dégâts de mes propres yeux », déclare avec des larmes aux yeux la mère de l’enfant.

La police en collaboration avec le Chef de l’avenue ont mis la main sur l’auteur qui s’est d’abord échappé en étant nu et l’ont conduit directement au commissariat de la police de Bagira pour être entendu. Le bébé a été conduit à l’hôpital de Panzi pour des soins appropriés.

Au commissariat de la police, l’incriminé a justifié son forfait par le fait que ça faisait 4 mois qu’il n’a pas eu le rapport sexuel avec sa femme. Par contre, les membres de sa famille parlent d’une conséquence de la consommation abusive de l’alcool.

Cette information est confirmée par la nouvelle dynamique de la société civile, NDSCI, noyau de Bagira qui, d’ailleurs, condamne cet acte et demande que l’auteur soit transféré à des hautes instances pour un procès urgent afin que les mobiles de son acte soient connus de tous et servir d’une leçon morale à d’autres.

« Nous comme Nouvelle Dynamique de la société civile du sud- Kivu, nous condamnons avec la dernière énergie cet acte de viol sur mineure. Nous demandons à la justice de sanctionner sévèrement son auteur pour qu’il serve de leçon morale aux autres inciviques qui tenteraient de commettre des actes ignobles aux enfants mineurs. Aux organisations de protection et défense des Droits des enfants de faire le suivi pour que cet enfant victime bénéficie des soins appropriés et pour que l’auteur de cet acte soit puni conformément à la loi », a dit Wilfried Habamungu ; porte-parole provincial adjoint de la NDSCI Sud-Kivu.

« Mwanamke Kesho », une organisation qui travaille pour la promotion et la protection des droits des jeunes filles en République démocratique du Congo s’est dit négativement touchée par cet acte de plus qui vient mettre la vie d’un enfant innocent en danger.

Dans une interview nous accordée le vendredi 29 avril 2022, Grâce Maroy, coordinatrice de cette organisation regrette de voir la persistance des cas de viol à Bukavu et souhaite que les autorités judiciaires puissent s’investir davantage pour une audience publique en rapport avec ce cas.

«Nous condamnons l’acte de viol d’un père sur sa fille de 8 mois à Bagira, quelle cruauté ?, quelle manque de sensibilité ! Voilà qu’il détruit tous les rêves et avenir de ce bébé. Si l’impunité persiste c’est parce que les bourreaux qui commettent les viols et d’autres atrocités vivent sans être inquiétés ni par la justice ni par l’autorité. Il y a pas de pardon sans réparation ni de réparation sans justice, dit-on. Nous demandons aux autorités politiques et judiciaires qui tiennent ce dossier en main de punir selon la gravité de ses actes, d’organiser un procès public pour donner leçons à d’autres hors la loi qui tenteraient de commettre le même forfait. Plus jamais ça! » Lâche avec amertume Grâce Maroy.

Maitre Aimée Bintu, Avocate au barreau du Sud-Kivu, fait confiance à la justice et souhaite vivre l’effectivité de la loi du 06/018 de 2006 portant répression des viols sur toute l’étendue du territoire national.

Notre source rappelle que l’Article 170 alinéa d de la loi du 20 Juillet 2006 prévoit que :

« Quiconque sera reconnu coupable de viol sera puni d’une peine de servitude pénale de 5 à 20 ans et d’une amende ne pouvant être inférieure à cent mille francs congolais constants ».

Patrick MAKIRO/JDH

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