La LUCHA (Lutte pour le Changement), mouvement citoyen engagé dans la défense des droits des Congolais, a exprimé son indignation face à l’appel à l’aide lancé récemment par le gouverneur de la province du Sud-Kivu, le professeur Jean-Jacques Purusi Sadiki, pour la reconstruction de la province.
Dans une déclaration publique publiée ce 21 octobre 2024 et parvenue à Labeur Info, la LUCHA rappelle les promesses électorales du gouverneur et pose des questions cruciales sur la gestion des finances publiques et la transparence des fonds.
Des promesses électorales non tenues
Lors de sa campagne électorale, le gouverneur s’était engagé à mobiliser mensuellement des sommes colossales, estimant que le Sud-Kivu, une province riche en ressources naturelles, était en mesure de générer 5000 millions de dollars américains chaque mois. Selon la LUCHA, ce discours avait suscité de grands espoirs parmi les habitants de la province, convaincus que leur gouverneur pourrait relancer l’économie locale sans dépendre de l’aide extérieure.
Cependant, à peine quelques mois après son élection, l’appel lancé pour une aide à la reconstruction suscite incompréhension et colère. La LUCHA s’interroge sur la raison de cet appel alors que la province perçoit déjà des taxes et impôts, qui auraient dû suffire à financer les projets de développement promis.
Des questions persistantes sur la gestion des fonds publics
Dans sa déclaration, la LUCHA met en lumière plusieurs interrogations : À quoi servent nos taxes et impôts ? Pourquoi demander un soutien financier supplémentaire alors que les citoyens s’acquittent déjà de leurs obligations fiscales ? Le mouvement citoyen évoque également la rétrocession, un mécanisme par lequel le gouvernement national renvoie une partie des recettes fiscales aux provinces. Lors de sa campagne, le gouverneur avait assuré que la rétrocession permettrait de lancer plusieurs projets dans la province. Pourtant, aucune avancée significative n’a été observée, selon les militants de la LUCHA.
Exigences et recommandations de la LUCHA
Face à cette situation, la LUCHA formule plusieurs exigences à l’endroit du gouverneur : de tenir ses promesses électorales : elle rappelle au gouverneur ses engagements pris devant la population et ses élus durant la campagne électorale. « Les citoyens attendent de lui des actions concrètes et une gestion transparente des ressources publiques », lit-on dans ce document.
La LUCHA demande au gouverneur d’éviter le populisme. Elle dénonce ce qu’elle appelle un « populisme » de la part du gouverneur, qui consisterait à faire des déclarations sans fondement pour satisfaire certaines élites influentes de la province. Le mouvement invite le gouverneur à se concentrer sur les vrais défis du Sud-Kivu et à agir dans l’intérêt du peuple.
Elle pense que Purusi doit mériter le surnom de “Magufuli”. « Le gouverneur est appelé à incarner l’esprit de justice sociale et de responsabilité vis-à-vis des populations opprimées du Sud-Kivu comme l’ancien Président tanzanien John Pombe Magufuli ».
Un appel à la responsabilité et à la transparence
La LUCHA termine sa déclaration en exhortant le gouverneur à être à la hauteur des attentes placées en lui et à mettre en œuvre son programme d’actions. Le mouvement réitère son engagement à surveiller la gestion des ressources publiques et à défendre les intérêts de la population.
En lançant cet appel, la LUCHA rappelle que les autorités doivent rendre des comptes à leurs électeurs et respecter les promesses faites lors de leur accession au pouvoir. Le mouvement citoyen se dit prêt à continuer son combat pour un changement effectif dans la gouvernance au Sud-Kivu.
Espoir KAMBA
