Le monde célèbre chaque le 6 Janvier de l’année, la Journée Mondiale des Orphelins de Guerre. Suite à la persistance des guerres et des conflits armés dont sont victimes les provinces de l’Ituri, du Nord et Sud-Kivu, le Réseau des Journalistes Amis de l’Enfant, RJAE, Sud-Kivu lance une sonnette d’alarme sur la situation des orphelins des guerres dans cette partie de la RDC.
Dans un entretien accordé à LABEUR.INFO ce lundi 8 janvier 2024, Ignace Bonane, Journaliste et Chargé des Relations Publiques au sein du RJAE, pense que par « Orphelin de Guerres », il faut comprendre la situation dans laquelle se trouve une personne (généralement un enfant) qui a perdu un parent de suite d’un conflit armé.
« (…) les guerres et les conflits armés ne concernent pas seulement le Nord-Kivu. Il faut reconnaître que certains territoires de la province du Sud-Kivu font face à l’activisme des groupes armés, à des conflits armés, et ces conflits font des victimes. Ces victimes sont généralement des pères, et mères des familles qui laissent derrière eux, des enfants qui se retrouvent en situation d’orphelins et sans abris. La plupart sont encadrés dans les camps des déplacés, mais il faut voir dans quelles conditions, ils se trouvent (…) Lorsque ces parents sont tués, leurs enfants se retrouvent dans la situation des déplacés. Leurs droits élémentaires notamment le droit à l’éducation, ils n’arrivent plus à étudier normalement, ils n’ont plus accès à la nourriture et à des soins de santé de qualité, ils ne bénéficient plus de cette protection que doit bénéficier tout être humain »,
renseigne Ignace Bonane.
Dans leur récente visite effectuée à Minova au mois de Juillet 2023, le RJAE regrette d’avoir trouvé des nombreuses familles qui passent nuit dans la rue, et d’autres dans des salles de classe.
« Dans le cadre de nos activités de terrain, entant que journalistes amis de l’enfant, récemment, nous avons visité des milliers des familles qui passent nuits dans des salles de classe à Minova. Ce sont des déplacés de Masisi et de Rutshuru, au Nord-Kivu qui ont fui des atrocités. Parmi ces personnes, on retrouve ces orphelins dont il est question ici. Ce sont des enfants qui traversent une situation extrêmement difficile, parce que dépourvus du minimum, et l’État à son niveau n’arrive pas à faire en sorte que cette catégorie de personnes puisse bénéficier des droits reconnus à tout enfant congolais, et donc ce n’est que quelques organisations locales et internationales qui essaient, par des petits efforts, de voir comment regrouper ces enfants d’une manière temporaire autour d’un projet alimentaire, … C’est une situation qui affecte la partie Est de la RDC, les autorités à un certain niveau ne traitent pas ces questions avec beaucoup de considération, pourtant ces enfants en souffrent »,
estime-t-il.
A cette occasion, le RJAE dit joindre sa voix à celle des Nations-Unies sur ce phénomène qui affecte également le Sud-Kivu et la RDC en général.
« C’est une occasion pour le RJAE de joindre sa voix à celle des Nations-Unies pour décrier ce phénomène qui affecte également le Sud-Kivu, et la RDC. Aucun autre enfant devrait perdre ses parents à cause d’un conflit armé ; trop c’est trop (…) Que des organisations internationales et autorités étatiques puissent s’intéresser à la situation de ces enfants. Tous les êtres humains sont égaux conformément à l’article 1er de la déclaration universelle des droits de l’homme et cet article est repris par la Constitution de la RDC du 18 février 2006 telle que révisée et la loi du 10 Janvier 2009 qui protège l’enfant; garantit à l’enfant le droit de jouir du meilleur état de santé possible. Ce droit inclut les soins de santé, l’allaitement maternel ainsi qu’une alimentation saine, suffisante, équilibrée et variée ».
Le 6 janvier de chaque année, c’est la journée mondiale des orphelins de guerre, de voir que de nombreux enfants à travers le monde sont victimes de ces conflits.
Abiud Olinde