« Il n’y a pas d’enthousiasme sans sagesse, ni de sagesse sans générosité », c’est cette phrase de Paul Eluard qui résume la vie du Docteur Kakisingi Tanganyika Eustache, le fondateur du centre médical Saint-Vincent  de Bukavu dans la province du Sud-Kivu, avec une vocation sociale. Rassembleur et visionneur, les mérites de Kakisingi ont franchi des frontières continentales, comme le reconnut l’ONU des peuples en 2007 en Italie « lauréat du prix VIRGILIO DIPACE ». Dans ce numéro, la Rédaction de labeur.info voyage avec vous dans la découverte d’un homme à l’engagement social sans faille et au dévouement extrême.

Né à Kamituga en 1953 dans le territoire de Mwenga au Sud-Kivu, Kakisingi a fait ses études primaires dans son village natal et ses études secondaires au collège Alphajiri dans la ville de Bukavu. Alors qu’il débutait ses études universitaires à Kinshasa dans la capitale du Zaïre, la chance lui sourit et décroche une bourse d’étude en Europe précisément en Italie, où il décroche un diplôme en médecine en chirurgie. Il fait également une spécialisation en maladies pulmonaires et devint chercheur en maladie de respiration « asthme ».

A son retour au Pays, il crée le centre médical Saint-Vincent à Bukavu en 1996 dans le but d’apporter une pavée à l’édifice du combat de l’amélioration des conditions d’accès aux soins de santé de qualité en province.

« L’idée de la création du centre médical Saint Vincent est venue pour deux raisons. D’abord, j’ai obtenu une bourse de l’Etat qui m’a permis de comprendre les méandres dans lesquels patauge notre pays (il nous arrivait de réaliser deux ans sans obtenir une tranche de bourse. Et  lorsqu’il fallait passer à l’ambassade à la troisième tranche, après les deux ans, on assistait à des magouilles tendant à soutirer quelque chose sur la bourse. J’avais compris qu’il fallait rentrer au pays avec une activité propre pour ne pas avoir des problèmes). Deuxièmement, quand je venais en vacances dans mon pays. J’assistais à des hôpitaux très limités dans le traitement et la prise en charge des malades. Bref, j’ai vu la carence qu’il y’avait du côté de l’Etat. Je m’étais dit, peut-être en faisant le privé à caractère social, je peux me garantir certaines qualités de travail et me rendre utile pour la population », indique-t-il.

Vingt-cinq ans après, l’initiateur de l’œuvre devenue une « référence de la charité » dans le domaine médical à Bukavu, est satisfait des réalisations du centre médical Saint Vincent.

« Je me rappelle, les premières matelas que l’on avait utilisées dans le centre, ce sont les mamans vendeuses des matelas qui nous les avaient données. On signait pour elles des bons, en cas de maladie, elles étaient soignées gratuitement… Quand j’étais là, je m’efforçais de veiller sur certaines choses. J’ai laissé le centre au plus jeune en 2008 et suis actuellement fier de ce qu’il est devenu. L’idée était de transmettre une nouvelle appréhension de la médecine. La Médecine n’est pas un commerce. C’est un champs où l’on cherche comment adapter la science et le niveau économique des gens à la médecine que l’on fait », déclare le président de la mutualité lusu.

Un espoir pour les diabétiques à l’est de la RDC

« Après le centre médical Saint-Vincent, je suis venu collaborer avec CAPSA, on s’occupe des diabétiques. Nous participons dans la formation du personnel soignant, des malades diabétiques, des conducteurs d’hommes,… Nous faisons des préventions et des dépistages volontaires… Ce qui me réjouis est que la personne qui dirige  CAPSA collaborait avec nous au centre médical ».

Sa famille contribue positivement à son engagement social

Ce père de sept enfants et époux à Madame Noëlla, entend poursuivre son engagement social au service de la mutualité lusu et à la promotion de la culture par l’accompagnement des artistes traditionnels dont Kazembe Vianey.

« Pour la petite histoire, j’avais créé la troupe théâtrale Panafric théâtre regroupant tous les ressortissants Africains. On interprétait les grands poètes Africains. Textes adaptés au théâtre par moi-même et intégrés les chants et danses des villages d’Afrique. On avait connu un succès fou auprès du public italien », renseigne cet auteur des recueils de poésies.

En résumé, le Docteur Kakisingi Tanganyika Eustache a passé plus de vingt ans en Italie, pays qu’il considère comme sa deuxième patrie. Il est rentré au pays avec des idées de développement communautaire et national. Certes, ce n’était pas facile pour lui. Par ailleurs, il se réjouit d’avoir essayé et il est prêt à aller plus loin pour servir la nation congolaise « une vie politique active, n’est pas à exclure dans le futur ». Son caractère rassembleur fait de lui un interlocuteur permanent de la jeunesse en général et celle lusu en particulier, à qui il recommande le dialogue et l’amour de la patrie.

Ignace BONANE

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