David Byabene est préfet de l’Institut Bwindi, une école de la communauté des églises pentecôtistes d’Afrique, CELPA, située dans la commune de Bagira à Bukavu dans la province du Sud-Kivu, à l’est de la République Démocratique du Congo. De puis 1990, il dirige et protège cette école en main de maître. Sa gestion orthodoxe, selon son savoir être, son savoir faire et son sens de respect des principes, de l’équité et de la justice ont fait de cet établissement une fontaine science au Kivu et de toute la République Démocratique du Congo en général. Dans cette production, labeur.info vous fait découvrir Monsieur David Byabene Kafukamiro, un homme intègre, créatif et de spiritualité aiguë.
Né le 1èr juin 1956 en chefferie de Kaziba, dans le territoire de Walungu, David Byabene est marié et père de 7 enfants. Il fît ses études primaires et le cycle d’orientation à l’école centrale de Kaziba à Namurhera avant de poursuivre ses études humanitaires à l’Institut Bwindi, l’école qu’il dirige actuellement.
À l’obtention de son diplôme d’État dans la section pédagogique en 1975, il fait son cycle de graduat à l’Institut Supérieur Pédagogique de Kisangani, au département de français et linguistique africaine avant revenir à l’ISP/Bukavu où il obtient sa licence le 31 juillet 1980.
Enseignant de vocation, il se lance dans la carrière en septembre de la même année à Bwindi, où il dispensait le cours de français.
« Aux âmes bien nées, la valeur n’attend point le nombre d’années », dit-on. C’est cette expression de la sagesse africaine qui va conduire le reste du parcours de celui appelait affectueusement papa David.
Une année après ses débuts dans le secteur de l’enseignement, soit en 1981, il sera désigné par la CELPA pour diriger l’Institut Bangu, où il a fait 7 ans comme préfet.
En septembre 1988, il est nommé préfet à l’Ecole d’application de l’ISP EDAP/ISP jusqu’en 1990, année au cours de laquelle, il accède à la tête de l’Institut Bwindi jusqu’à ce jour.
A son accession à la haute fonction de l’Institut Bwindi, David Byabene se retrouve en face d’un grand défi. Celui d’assurer la bonne continuité de cette institution qui, jadis, était dirigée par les missionnaires protestants mais qui est désormais entre les mains de laïcs congolais.
« Alors que j’étais à l’EDAP/ISP, les missionnaires de la CELPA à l’époque sont venus me chercher pour me dire de venir diriger cette école. Ils m’ont dit qu’ils étaient convaincus que je ferai un bon travail car ils m’ont dit qu’ils m’évaluaient depuis que j’étais à l’Institut Bangu et à l’EDAP. A ce moment là celui qui était le représentant légal de la communauté c’était le feu Totoro Barhegine Pierre », révèle le préfet David.
Une marque de confiance qui sera pour un chalenge. Il devra donc relever 2 défis majeurs pour cette école. Redorer l’image de cette école et garder son cap sur la formation d’une élite intellectuelle animée par un sens spirituel et capable de se démarquer partout par son savoir faire, être et savoir vivre.
Mais comment y arrivera-t-il ?
Étant une école chrétienne, car de l’église protestante, David Byabene va installer son leadership sur la formation de qualité mais dans la crainte de Dieu.
« Nous sommes une école chrétienne et donc j’ai inscrit ma vision dans la formation d’un homme congolais qui craint Dieu et qui après ses études, peut être utile à lui-même, utile à la société, d’une bonne conduite, d’une bonne moralité. Moi-même je suis passé par ici, le docteur Denis Mukwege, le Mgr Kuye Ndondo, l’ancien premier ministre Matata Mponyo et tant d’autres personnalités. Je devais donc travailler pour garder ce cap pour que nos produits puissent toujours être compétitifs partout où ils iront ».
Avec une rigueur sans mesure, ennemi de toutes les antivaleurs dont l’immoralité, la corruption et le tribalisme, Byabene a su faire depuis 31 ans déjà, de l’Institut Bwindi la référence des meilleures écoles de la province du Sud-Kivu, à l’instar de celles dirigées par les clergés catholiques. Presque chaque année, son école fait le maximum de résultat aux examens d’Etat et ses fruits sont incontestables au marché d’emploi et pour la suite de leur cursus.
À part le fait pour lui d’être un fervent travailleur, il est à noter que l’enseignement est pour lui un don et une passion.
« L’enseignement était mon don en même temps ma passion car pendant que j’étais préfet, je continuais à donner cours que ça soit à Bangu ou à l’EDAP, même ici à Bwindi. J’étais nommé préfet mais j’ai continué à enseigner les cours de la langue jusqu’en 2005. L’enseignement c’est vraiment dans mon sang, j’aime travailler avec les jeunes, connaître leurs problèmes. Je connais suffisamment leur comportement et comme je les aime, je fais de mon mieux pour les encadrer comme il se doit et ils attendent de nous des modèles qui puissent les inspirer pour préparer leur vie future », déclare-t-il.
Pour rappel, l’Institut Bwindi fut créé en 1950 à Lemera/Uvira par les missionnaires Norvégiens, en collaboration avec leurs missionnaires Belgo-congolais de l’époque. Elle était, jadis appelée Institut pédagogique protestant du Kivu IPPKI. Suite à la rébellion de Pierre Mulele, elle a était délocalisée vers la coline de Bwindi dans la commune de Bagira, ville de Bukavu où elle fonctionne jusqu’à ce jour.
Frédéric BAGALWA
