Le Président Félix-Antoine Tshisekedi a prononcé ce mercredi 11 décembre son sixième discours sur l’État de la Nation devant les deux chambres du parlement réunies en congrès. Cet événement s’est déroulé dans un contexte marqué par de grands défis socio-économiques, où le Chef de l’État a mis en lumière plusieurs priorités essentielles pour le développement du pays. Par ailleurs, la concrétisation de ces priorités nécessite bien plus que de « belles paroles » adressée au peuple congolais à travers les élus nationaux.
Tshisekedi a affirmé que la République Démocratique du Congo dispose des ressources nécessaires pour atteindre l’autosuffisance alimentaire, un objectif clé pour combattre la pauvreté et assurer la sécurité alimentaire. “Nous avons le potentiel, et nous devons travailler ensemble pour le concrétiser”, a-t-il déclaré, appelant à une collaboration renforcée entre le gouvernement, les acteurs du secteur agricole et la population.
Souhaitant protéger le pouvoir d’achat des Congolais, le Président a annoncé une série de mesures concrètes. Il a révélé que, depuis le 3 octobre 2024, les prix des carburants avaient été considérablement réduits, avec une baisse de 10 % du litre d’essence, désormais à 2 990,49 francs congolais, et de 13 % sur le gasoil, tombé à 2 979,73 francs congolais.
Tshisekedi a également annoncé la suspension de la taxe sur la valeur ajoutée (TVA) sur divers produits alimentaires de première nécessité et une réduction des droits et taxes associés. Il a souligné que l’État choisit de renoncer à une partie de ses revenus pour soutenir directement des millions de Congolais, montrant ainsi l’engagement de son gouvernement à alléger le poids économique qui pèse sur les citoyens.
Concernant les infrastructures, le Président a salué la signature de l’avenant n°5 de la convention SICOMINES, qui permettra la construction de 7 000 kilomètres de routes asphaltées à travers le pays. Ces infrastructures sont jugées essentielles pour établir un réseau de transport efficace reliant les différentes régions de la RDC, vital pour le commerce et le développement économique.
Un autre point clé de son discours a été l’appel à une réflexion nationale sur la réforme constitutionnelle, Tshisekedi insistant sur la nécessité d’éliminer les failles du système qui entravent le bon fonctionnement de l’État. “Je reste convaincu que, malgré les défis, unis, nous pouvons transformer nos potentialités en véritables richesses”, a-t-il ajouté, encourageant les Congolais à s’impliquer dans ce processus.
Pour la première fois, le Chef de l’État a annoncé que les crédits alloués à l’agriculture dépasseraient 11 % du budget national dans la Loi des Finances 2025, dépassant les objectifs des accords de Maputo. Cela témoigne d’une volonté de diversifier l’économie congolaise, un enjeu crucial pour réduire la dépendance aux exportations de ressources naturelles et créer des emplois durables.
Bien que Félix Tshisekedi ait manifesté une compréhension des attentes populaires et présenté des promesses ambitieuses, la vigilance de la population demeure quant à leur mise en œuvre concrète et à leurs résultats. Depuis son arrivée à la présidence, de nombreuses promesses ont été faites, et les Congolais, tout en gardant espoir, espèrent que cette nouvelle phase marquera un réel changement pour améliorer leur qualité de vie. Dans un pays aux prises avec l’insécurité et la pauvreté, la capacité de Tshisekedi à réaliser ses engagements sera déterminante pour sa crédibilité et le succès de son second mandat.
Espoir KAMBA