« Chez nous, il n’y a pas d’opposition politique claire. La province est gérée par des accords politiques égoïstes, subjectifs et sadiques entre un réseau de notables de la province qui la considère comme leur jardin où ils envoient leurs ouvriers moissonneurs. Tous les efforts de la province sont consommés à Kinshasa pendant que le Sud-Kivutiens connaissent des conditions de vie inacceptables. Ce réseau de notables devraient se repentir avec le peuple et le peuple avec eux », ces phrases ne sont pas de labeur.info, plutôt du bureau de coordination de la société civile du Sud-Kivu, lorsqu’il dresse un état de lieu de la vie politique en province.
Dans une conférence de presse tenue à Bukavu, Adrien Zawadi décrit un tableau chaotique de la vie politique en province.
« Le dicta des partis politiques prend quasiment les deux institutions de la province en otage à travers la fameuse discipline des partis politiques. Cela a pour entre autres conséquences la surpolitisation de l’administration publique au détriment des aspirations du peuple. Nous avons des députés préoccupés par leur survie politique et financière que par la survie de la population et de la province. On en voit ceux qui sont impliqués dans les affaires sales et louches », déplore-t-il.
Adrien Zawadi appelle à un éveil de conscience pour sauver la province du Sud-Kivu qui sombre du jour au lendemain à cause de sa gestion calamiteuse.
« Il faut décoloniser la province et créer des conditions pour réconcilier les Sud-Kivutiens entre eux, les notables et la population. D’où la nécessité d’organiser une conférence sur le Sud-Kivu pour que nous puissions nous dire la vérité en face », recommande le bureau de coordination de la société civile.
Le Sud-Kivu fait partie des rares provinces de la RDC qui font face à une instabilité politique caractérisée par des orientations et considérations politiques, parfois, inavouées.
Pour preuve, l’ancienne législature avait fait partir trois gouverneurs (Chibalonza, Muderwa et Cishambo) sans que les conditions socio-économiques du Sud-Kivutien ne s’améliorent.
L’activisme des groupes armés dans des territoires où on enregistre des déplacés massifs, tout genre d’insécurité urbano-rurale, des parcelles de l’Etat spoliées, certains coins de la province toujours enclavés suite à l’impraticabilité des routes, les régies financières sont incapables de mobiliser les recettes, etc.
Aux grands maux des grands remèdes, dit-on.
Ignace BONANE