« Je remercie l’Unicef. C’est grâce à lui que je sais tresser les cheveux et que j’arrive à me prendre en charge », c’est par ces mots que Mademoiselle Germaine Ngoy, bénéficiaire de la formation en coiffure mixte, rend hommages au projet de résilience, encadrement et accompagnement des jeunes, des enfants et des adolescents en dehors de l’école, mis en œuvre à Walungu par la division provinciale de l’EPST avec le financement de l’Unicef. Ce projet forme des jeunes adolescents non scolarisés en métiers en vue de leur réintégration sociale et autonomisation dans les groupements de Walungu, Izege, Kaniola et Mulamba.
Issue d’une famille de huit enfants, avec des parents séparés et des moyens limités, Germaine Ngoy a dû abandonner les études en troisième année primaire. Désespérée et en impasse, elle se lança dans le commerce ambulant ; une activité qui a tourné au vinaigre.
« C’est la misère qui m’avait poussée à faire la formation en coiffure mixte. Je vendais de la farine dans notre village mais je ne m’en sortais presque pas. J’enregistrais tout le temps des pertes. Ça devenait, de plus en plus, difficile pour moi. J’étais obligée d’abandonner », révèle-t-elle.
Germaine Ngoy estime que sa vie a positivement changé grâce à la formation reçue au salon de la formatrice Naomi en 2022.
« Après ma formation, j’avais reçu de l’Unicef une chaise plastique, un sceau, un bassin, un bidon, une tondeuse, un miroir, un peigne tige, un séchoir, un essuie-mains, un cache-poussière, etc. Ces matériels m’avaient permise de créer mon propre salon de beauté ici (au centre de Luntukulu) », explique-t-elle.
Crée depuis décembre 2022, ce salon dénommé « la bénédiction » s’impose, peu à peu, au cœur de cette localité à fortes activités minières.
« Les clients s’approprient nos services progressivement. Par jour, je gagne entre 10 milles et 30 milles francs congolais. Désormais, je paie mes habits toute seule, ma lotion, mon transport et je contribue à la ration en famille », se réjoui-t-elle.
Dans cette localité, le salon de beauté « la bénédiction » constitue également une opportunité d’emploi chez les jeunes filles qui disposent des atouts en coiffure mixte.
« Jadis, je faisais la coiffure pour dames à Nyamugo dans la ville de Bukavu. J’étais déjà de retour chez nous (Luntukulu) et j’étais sans occupation. Quand Germaine a reçu son kit (de réinsertion sociale), nous nous sommes associées pour créer ce salon. Aujourd’hui, je me sens femme, même si je n’ai pas encore grand-chose, mais je ne manque, non plus de rien », indique Joyce Basubi, collaboratrice de Germaine Ngoy.
Celle-ci ne tarit point d’éloges pour sa collaboratrice. « Germaine se développe du jour au lendemain. Avec son activité, elle ne peut plus déambuler dans les carrés miniers ou vadrouiller dans le village avec des jeunes garçons car elle arrive à subvenir à ses besoins essentiels toute seule », témoigne elle.
Motivée et pleine d’énergie, Mademoiselle Germaine Ngoy se focalise sur l’épargne aux fins de réaliser ses rêves d’enfance. « Etre riche, avoir son propre bétails et aider ses petits frères et sœurs ».
Ignace BONANE RJAE
