Le gouvernement congolais a débuté samedi dernier le dialogue avec les groupes armés actifs en République Démocratique du Congo.

Ce dialogue vise à convaincre les chefs rebelles des différents groupes à quitter dans la forêt avec leurs éléments et déposer les armes pour pacifier le pays.

A l’ouverture de cette conférence, le représentant de la facilitation kenyane a rappelé la volonté du président Tshisekedi, soutenu par les cinq chefs d’Etat de l’EAC, de trouver une solution définitive à l’insécurité dans la partie est de la RDC.

Un compromis que ces rebelles ne trouveront pas avec le gouvernement sans que chaque camp ne fasse une concession. Chaque partie devra ainsi présenter sa feuille de route avant toute signature.

Comme à la congolaise, les chefs des groupes armés ne manqueront pas d’exiger leur participation à la gestion de la res publica et par voie de conséquence, intégrer les institutions de la république, notamment le gouvernement.

Une page de l’histoire pourrait dans ce cas se rouvrir. On a vu dans le passé, des pourparlers qui ont abouti à des tels compromis autorisant même le mixage des ex-rebelles avec les forces loyales. Et comme privilège, ils devaient intégrer les FARDC avec les mêmes grades qu’ils se sont donnés et cela sans formation.

Plusieurs colonels autoproclamés sont de cette façon devenus généraux, à ce jour, pourtant sans formation militaire ou avec une formation approximative.

“Le gouvernement, pour sa part, et étant la partie demanderesse d’ailleurs aux assises de Nairobi et qui selon le facilitateur kenyan, est « une expression de la volonté du président Tshisekedi, soutenu par les cinq chefs d’Etat de l’EAC, de trouver une solution définitive à l’insécurité dans la partie Est de la RDC» ; ne se contentera que d’avoir obtenu les signatures des représentants s’engageant à déposer les armes.

Ce qui est normal sauf que plusieurs accords et dans ce sens mais la situation ne fait que tourner à rond. Si cela serait le cas, les rebelles sortiraient gagnants des acquis de ce dialogue.

Ce qui traduirait la passivité de l’état congolais face aux groupes armés. Du moins, le seul besoin des congolais, c’est la paix tandis que les rebelles en ont plusieurs.

Donnons raison à Henri Lafrance qui disait dans son œuvre « à l’aube du verseau » que « peu importe le dialogue ou le monologue, les gens ne comprennent et ne saisissent que ce qui fait leur affaire ».

Un aveu d’échec de l’état de siège ?

“Le dialogue paraît en lui-même constituer une renonciation à l’agressivité”, disait Jacques Lacan.

En avril 2021, le président Félix Tshisekedi, a décrété l’« état de siège » dans les provinces du Nord-Kivu et Ituri. Il avait justifié sa décision par le souci de lutter contre les massacres des civils par des groupes armés dans ces deux provinces.

Cette décision avait suscité espoirs et inquiétudes au sein de la communauté. Ceci car plusieurs acteurs sociaux et politiques accusaient une partie de l’armée régulière d’affairisme et de violations des droits humains.

Depuis lors, les mouvements de pression qui la jugent inefficace ne cessent de réclamer la levée de cette mesure qui accorde le pouvoir de gestion de la cité aux militaires.

Ce qui a fait l’objet d’une mission d’évaluation effectuée dans les deux provinces par le premier ministre Sama Lukonde. Dans la conférence de presse tenue à la clôture de sa mission à Goma, le Chef du gouvernement avait affirmé avoir recueilli les avis de toutes les couches sociales.

Il avait promis de faire rapport au président de la république afin de prendre des dispositions locales. Moins d’un mois après l’annonce, aucune communication n’a été faite à ce sujet.

Le gouvernement a plutôt invité tous les chefs des groupes armés (y compris ceux des provinces sous état de siège) à un dialogue à Nairobi la capitale kenyane.

Ce qui sous-entend un renoncement aux opérations de traque des rebelles que sont sensés mener les militaires (surtout ceux affectés dans la zone à état de siège).

Peut-on confirmer l’hypothèse d’un «aveu d’échec» de l’état de siège ?

En attendant, le parlement national est sa 22ème prorogation de cette mesure une année après son instauration par le chef de l’état.

Frédéric BAGALWA

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